Pouvez-vous nous parler de votre parcours ? Comment s’articule votre vie d’écrivain avec votre vie tout court ? Comment en êtes-vous venu à vous intéresser à l’écologie en général et aux thématiques que vous traitez en particulier ?
Né en 1959, entomologiste de formation, je suis spécialiste des Dermaptères ou Perce-oreilles. Vivant et travaillant dans un petit village au cœur de la Saintonge, cette campagne relativement préservée me permet d’alimenter quotidiennement la petite flamme de la passion de l’observation et de la protection de la nature, allumée il y a bien longtemps à la lecture de Jean Henri Fabre.
Impliqué depuis l’adolescence dans le mouvement de protection de la nature, j’ai travaillé sept ans à la Ligue de Protection des Oiseaux. J’ai été président de l’Office Pour les Insectes et leur Environnement (OPIE) jusqu’en 2015 et président fondateur de Ponéma, association pour la protection de la nature ordinaire dans les jardins.
Naturaliste passionné, je cultive depuis vingt ans mon jardin à la fois en produisant mes fruits et mes légumes, en aménageant des espaces d’agrément et de loisir, et en favorisant au maximum la vie sauvage qui le peuple. Désireux de partager cette passion pour l’observation de la nature ordinaire et pour le jardinage naturel, j’ai publié depuis une douzaine d’années de nombreux livres sur les insectes, les oiseaux, la découverte de la nature ou le jardinage naturel, destinés aux enfants ou au grand public.
J’ai collaboré ou je collabore avec divers éditeurs comme Gallimard Jeunesse, Casterman, Minerva, Flammarion, De Vecchi, Belin, Milan, Edisud, Delachaux et Niestlé, etc.
De 2002 à 2007, j’ai rédigé une chronique sur la faune et la flore sauvages du jardin dans la revue de Terre vivante, Les 4 Saisons du jardin bio.
Que ce soit dans les gestes quotidiens de votre vie professionnelle ou de votre vie personnelle, pouvez-vous nous donner quelques exemples de ce que vous faites en matière d’écologie ?
Je cultive un jardin qui combine à la fois les fonctions traditionnelles d’espace de production de nourriture et d’agrément, et la protection de la nature ordinaire (incluant les « mauvaises herbes » et les « sales bêtes »).
J’essaie également de tendre à l’autosuffisance au jardin : toilettes sèches compostées, récupération des eaux grises pour l’arrosage par le sol, production de mes graines à partir de variétés anciennes, utilisation au maximum d’un outillage manuel (deux exceptions : tondeuse à gazon et broyeur de végétaux pour valoriser les déchets de taille du jardin en BRF), conserves solaires ou en brûlant la biomasse produite par le jardin d’agrément.