L’illustration de Romane Glotain sur son vélo.
C. Chevis | Facebook Le Jardin des Maux’passants
« Faire ce tour de France, c’est l’occasion de valoriser et mettre en lumière les initiatives, d’aller voir concrètement sur le terrain comment ça se passe, comparer les jardins, les ressemblances mais aussi les différences », explique Romane Glotain, instigatrice du projet “le Jardin des maux’passants prend la poudre d’escampette !”.
Titulaire de plusieurs formations en aménagement et valorisation des espaces, en production horticole, mais aussi en animation et accompagnement de publics vulnérables, Romane Glotain s’est passionnée pour ces jardins de soins lors de ses études. Riche d’expériences, elle a créé en décembre 2020 son association “le Jardin des maux’passants” pour « promouvoir, faire connaître et reconnaître un peu plus ce support et ces jardins qui ne sont pas encore assez connus en France », selon elle.
Des jardins aux nombreuses vertus
Ces jardins de soins, extra-institutionnels ou faisant partie de structures de santé, permettent de prévenir, améliorer ou maintenir le bien-être physique, psychologique et social de personnes en situation de vulnérabilité, en complément des soins médicaux. Outil de médiation, chaque jardin est différent et adapté au public qu’il accueille, que ce soit au niveau des ateliers et animations proposées ou de l’aménagement du jardin en lui-même. « Si on veut travailler avec un public qui est très angoissé, très stressé, souvent on va planter des plantes qui sont de couleur froide, comme le vert, le blanc et le bleu, ça apaise. Au contraire, si on veut travailler sur la dynamique, la vitalité, on va plutôt miser sur des couleurs chaudes comme le rouge, l’orange et le jaune », précise Romane. Pour un public en situation de handicap moteur, des ateliers de jardinage dans des bacs en hauteur seront privilégiés, facilitant l’accès en fauteuil, alors que pour des personnes en situation de handicap mental, les séances devront se limiter « à 20 minutes plutôt qu’une heure et demie pour des raisons de concentration ».
Ces jardins permettent à la fois de valoriser le travail de la terre – de la graine jusqu’au fruit -, de le suivre dans la durée au gré des saisons, de « prendre soin du végétal pour prendre soin de soi », mais aussi, selon Romane, de simplement sortir du quotidien médicalisé, « prendre une bouffée d’air, contempler, se balader dans le jardin, apprécier les rayons du soleil, les oiseaux qui chantent, ce qui procure aussi beaucoup de bénéfices ».
Un tour de France pour sensibiliser et développer le concept
Entre le 10 mai et 15 juillet, Romane arpentera ainsi les routes de France à vélo électrique à la découverte d’une quarantaine de jardins diversifiés : « Dans ma sélection, je voulais des jardins qui soient très différents, il y a des parcs de deux hectares et des jardins de 20 m2 en pleine ville entre quatre murs, je vais passer voir des jardins qui accueillent des personnes âgées, d’autres des enfants hospitalisés, des détenus en maison d’arrêt, des femmes qui ont des troubles du comportement alimentaire, des personnes atteintes de cancer. »
Carte du Tour de France de Romane Glotain.
| Facebook Le Jardin des Maux’passants
L’idée est de « montrer la réalité du terrain », ainsi que « les avancées actuelles pour pouvoir plus les développer dans les années à venir ». En relayant ses visites et ses rencontres quotidiennement sur son blog, ses réseaux sociaux et sa chaîne YouTube, Romane espère en effet sensibiliser le grand public sur l’intérêt de ces jardins, tout en promouvant le concept et valorisant le savoir-faire existant.
Vous pouvez suivre chaque étape de l’aventure de Romane Glotain sur sa page YouTube, sa page Instagram, sa page Facebook, son blog cartographié ou encore son application GPS.
Madeleine Goujon