12 cm de terre soulevée par le bêchage = 50 % d’air apporté dans le sol (car la bêche s’enfonce à une profondeur de 24 cm).
J.-J. Raynal |
Cet article est extrait du livre Préparer la terre au potager de Blaise Leclerc.
Pour aérer le sol
Dans un écosystème naturel, le sol est aéré par les êtres qui y vivent, des plus petits (bactéries et champignons) aux plus gros (les vers de terre). On ne peut pas semer directement des légumes sur un sol couvert de végétaux (une prairie, par exemple) et espérer les voir se développer entre les plantes en place, car même si la graine déposée germe, la concurrence des végétaux alentour sera trop forte pour la plantule émergente. C’est pourquoi il est nécessaire de les détruire. Ce faisant, on crée un déséquilibre momentané dans l’aération du sol. Pour créer à nouveau une aération suffisante, il est indispensable de remuer le sol, ou de le couvrir d’une grande quantité de compost qui servira de milieu suffisamment riche et aéré pour permettre la germination des graines au-dessus du sol.
Pour accueillir les semences
Accueillir les semences, c’est leur fournir les meilleures conditions pour leur germination : un contact intime avec la terre humide, ainsi qu’un sol le moins tassé possible pour que les jeunes racines se développent correctement dans les premiers centimètres sous la surface. Les agriculteurs nomment « lit de semences » la préparation idéale pour la germination. Ce lit de semences n’a pas besoin d’être très épais, au contraire. En effet, qui dit terre fine, nécessaire pour un meilleur contact avec les graines, dit terre se tassant ensuite plus facilement après une pluie ou un arrosage. Il est préférable que sous le lit de semences les mottes restent plus grossières pour favoriser la circulation de l’air dans le sol.
Le travail manuel du sol au jardin est plus adapté à une telle préparation que le motoculteur, car les dents du râteau, que l’on utilise pour préparer le lit de semences, pénètrent moins profondément que les fraises de la machine.
Pour favoriser l’enracinement
La fraction solide du sol constitue une contrainte physique au développement racinaire. Plus un sol est tassé, plus les racines ont du mal à le coloniser. Remuer la terre permet de casser un maximum de mottes plus ou moins grosses et de donner au sol une structure souple dans laquelle les racines pourront croître dans toutes les directions avec facilité. Il existe néanmoins des exceptions car dans la nature certaines plantes préfèrent les sols tassés : ce sont les plantes pionnières, les premières à s’installer sur une terre dénudée. Au potager, la mâche se comporte comme une plante pionnière, préférant les surfaces légèrement tassées à un lit de semences très affiné. J’ai ainsi eu la surprise de voir une allée (donc de la terre tassée) envahie de mâche alors que le semis que j’avais réalisé à côté n’avait rien donné.
Mâche ayant poussé spontanément sur une allée, entre des carottes et des oignons.
J.-J. Raynal |
Blaise Leclerc