Surchauffes d’été ? Adoptez les bonnes pratiques pour bien isoler

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Stores, pergolas, persiennes... Plusieurs alternatives limitent les rayonnements du soleil. L'une des solutions la plus efficace reste tout de même une bonne isolation thermique. En réalité, elle n’a pas pour seule fonction de nous préserver du froid hivernal. Elle doit aussi, on l’oublie trop souvent, nous protéger des surchauffes d’été grâce à sa capacité d'accumulation et de restitution de la chaleur. Mais sur ce terrain, certains isolants sont bien plus performants que d'autres.
Empilement de plaques d'isolants en fibre de bois : excellent isolant sous toiture pour éviter les surchauffes

A. Bosse-Platière |

Conception bioclimatique

La plupart des constructions récentes s’acquittent de l’isolation contre le froid, mais gèrent très mal la chaleur. C’est la notion, un peu complexe, de déphasage thermique : la capacité qu’ont les matériaux de construction ou d’isolation à empêcher la chaleur de pénétrer dans l’habitation. Une maison de pierre ralentit l’entrée de la chaleur : la chaleur de midi n’arrivera dans votre intérieur que le soir, au moment où l’air extérieur s’est rafraîchi et que pouvez aérer la maison. Idéalement, la chaleur extérieure devrait traverser vos murs en 10 h ; le déphasage thermique permet donc de lisser les températures intérieures et d’éviter de recourir à la climatisation. Veillez aux isolants que vous utilisez (voir dernier paragraphe). Le respect de quelques autres principes simples permet également de ne pas avoir à recourir à la climatisation, technologie énergivore qui, en refroissant l’air intérieur, réchauffe l’air extérieur !

Façade de maison rose avec une sorte de grille

A. Bosse-Platière |

On peut commencer par choisir l’implantation de la maison en tenant compte de la direction des vents dominants. Cette information est percutante si l’on souhaite faciliter la ventilation naturelle par exemple. Puis, selon le relief, vous pouvez bénéficier de l’inertie et de la fraîcheur de la terre avec une maison semi-enterrée dans une pente.

L’emplacement des baies vitrées est également primordial. Les plus grandes devraient se situer plein sud, car, contrairement à l’idée reçue, l’ensoleillement d’été est plus important sur les orientations sud-est et ouest/sud-ouest. À la mi-journée, le soleil d’été est très haut dans le ciel. Il est donc facilement arrêté en orientation sud par l’ombrage d’un débord de toiture, d’un brise-soleil ou d’un balcon. Attention par contre aux fenêtres de toiture, type Velux. Ce sont de terribles pièges à calories. S’ils sont indispensables, équipez-les plutôt de volets ou de stores extérieurs.

Protections solaires

Maison jaune avec des volets et persiennes contre le soleil

A. Bosse-Platière |

Pensez également à toutes les autres formes de protections solaires. Quelques classiques : ombrages d’arbres à feuilles caduques (qui laissent passer le soleil d’hiver), pergolas, toitures et façades végétalisées, revêtements de murs ou de toitures de couleur claire (fort pouvoir de réflexion), persiennes…

Une attention particulière doit être portée aux fenêtres situées à l’ouest. Sans nul doute, ce sont elles qui génèrent le plus de surchauffes. En effet, le soleil des fins d’après-midi d’été descend sur l’horizon et peut pénétrer en profondeur dans la maison. À ce moment, l’atmosphère est encore très chaude. L’idéal est donc de s’équiper de brise-soleil ou de stores extérieurs orientables.

Tous les isolants ne se valent pas

Même dans une maison récente bien isolée, les isolants conventionnels sont peu efficaces contre les surchauffes d’été, et ce, pour deux raisons.

  • D’abord parce qu’en France, on a pris la mauvaise habitude d’isoler les murs par l’intérieur. Pourtant, une isolation par l’extérieur permet de profiter de l’inertie des murs, surtout lorsqu’il s’agit de matériaux lourds (terre crue, pierre, brique, béton), capables d’amortir les variations de températures estivales.
  • Deuxièmement, parce que les isolants les plus courants (polystyrène, laines de verre ou de roche), assez efficaces pour nous protéger du froid, le sont beaucoup moins vis-à-vis de la chaleur. Cela est dû à une caractéristique peu connue : la capacité d’accumulation. Celle-ci mesure l’aptitude du matériau à atténuer les écarts extrêmes de température en fonction du rythme jour/nuit. Les meilleurs résultats sont obtenus avec les panneaux isolants en fibres de bois, puis par la ouate de cellulose et le liège expansé. Une raison supplémentaire pour utiliser ces isolants sains et écologiques.

 

Antoine Bosse-Platière

 

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