Suivi de l’ours pyrénéen : entre succès biologique et fragilité génétique

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La réintroduction d'ours dans les Pyrénées franco-espagnoles ces dernières décennies montre aujourd'hui un succès biologique, qui reste cependant menacé par le manque de diversité génétique et la difficile cohabitation pastorale.
Suivi de l’ours pyrénéen 1

smadore | Pixabay  

Ziva, Melba et Pyros : voici les noms des premiers ours réintroduits dans les Pyrénées, il y a maintenant vingt-cinq ans. Suivirent, jusqu’en 2018, huit autres lâchers. Le Réseau Ours brun estime à 63 (après le décès accidentel d’une ourse fin novembre), le nombre d’individus vivant actuellement à la frontière franco-espagnole, dont une vingtaine de reproducteurs. « Un succès biologique qui cache une fragilité sur le plan génétique », souligne Alain Reynes, directeur de l’association Pays de l’ours-Adet.

À terme, le manque de diversité génétique risque de causer une baisse de la fécondité, du taux de survie, voire l’apparition de malformations dans la population. L’apport de sang neuf, c’est-à-dire la poursuite des réintroductions, pourrait atténuer cette fragilité. Mais à l’heure actuelle, la contestation reste farouche, conduisant jusqu’à l’irréparable : en 2020, trois ours adultes ont été tués, deux par balle et un par empoisonnement. La cohabitation pastorale est particulièrement sensible. Source de stress pour les éleveurs, l’ours ne serait pourtant à l’origine que de 3 % de la mortalité des brebis dans les Pyrénées.

 

Josselin Rivoire

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