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Nettoyer la plaie, le premier geste
Faites-le à l’eau, voire à l’eau savonneuse, le savon étant détergent et légèrement antiseptique, ou à l’eau argileuse (1 à 2 cuillères à café rases d’argile délayées dans un verre d’eau). Dans ces deux cas, finissez par un rinçage à l’eau claire.
Désinfecter si nécessaire
Vous pouvez opter pour les produits classiques : eau de Dakin ou Betadine®, par exemple.
Le vinaigre est un antiseptique doux. Ses propriétés antimicrobiennes, connues pour conserver les aliments, n’ont pas fait l’objet d’études scientifiques dans le domaine médicinal. Néanmoins, il convient bien pour désinfecter les plaies superficielles, d’autant qu’il calme l’irritation locale. On peut augmenter son efficacité en y faisant macérer des plantes antiseptiques (ail, clou de girofle, genièvre, menthe, lavande, romarin, sauge, thym).
Certaines huiles essentielles sont très efficaces : ciste ladanifère, lavande fine, lavandin super, niaouli, ravensare aromatique, tea-tree, directement sur la blessure, à raison de 1 à 2 gouttes. Non seulement elles sont des antiseptiques puissants, à large spectre et n’engendrant pas de résistance, mais elles stimulent les cellules cutanées et accélèrent la cicatrisation.
Ça saigne ? Les bons gestes
Exercez simplement une pression sur la zone blessée, à l’aide du doigt ou de la main, pour ralentir le flux sanguin et favoriser l’arrêt du saignement. L’huile essentielle de ciste ladanifère permet d’arrêter le saignement de manière souvent spectaculaire. La pierre d’alun est antiseptique et hémostatique : elle peut arrêter les petits saignements associés à une coupure légère ou à une égratignure.
Certaines argiles ont des propriétés hémostatiques : les plus actives sont l’argile blanche (kaolinite), mais également l’attapulgite et la bentonite. Ainsi, vous pouvez saupoudrer sur la plaie un peu d’argile blanche.
Cataplasmes de plantes : les feuilles de plantain broyées et placées en cataplasme sur une plaie arrêtent le saignement et facilitent la cicatrisation. De même, on peut appliquer des feuilles d’achillée millefeuille, de céleri, de chou, de pensée sauvage ou des fleurs de souci.
Protéger et panser
Attention, ne posez jamais de pansement sur une plaie non parée ni désinfectée, cela favoriserait le développement de microbes, et notamment des bactéries anaérobies, certaines particulièrement pathogènes. Si la plaie est propre, désinfectée, et ne saigne plus, laissez-la à l’air libre. En revanche, si elle est à vif, continue de saigner ou risque d’être contaminée par le milieu, il est préférable de la protéger par un pansement.
Préférez les pansements en tissu ou, mieux, le carré de gaze de coton que l’on fera tenir avec un sparadrap. Si vous appliquez un bandage pour faire tenir le pansement, ne le serrez pas trop fort pour ne pas entraver la circulation sanguine.
Trois pansements naturels
- Argile : l’argile en pâte forme un excellent pansement naturel, à la fois protecteur et assainissant (par absorption des sérosités). En revanche, n’employez pas la terre naturelle qui peut être vecteur de germes potentiellement pathogènes.
- Miel : les blessures superficielles peuvent être recouvertes de miel qui, en formant un film, les protège du milieu extérieur et favorise la cicatrisation. Recouvrez éventuellement d’une gaze pour éviter de coller.
- Feuille de chou : le cataplasme à la feuille de chou jouit d’une réputation ancestrale, notamment pour protéger les plaies et accélérer leur guérison. Faites-le tenir à l’aide d’une petite bande de gaze, pas trop serrée.
Précautions pour les blessures
En cas de blessure grave, composez le 15, le 18 ou le 112.
Gardez à l’esprit que le risque de tétanos n’est pas négligeable au jardin : vérifiez que votre vaccination est à jour. La croûte qui se forme à la surface des plaies est un pansement naturel. Elle protège la peau pendant que celle-ci cicatrise. Laissez-la se détacher spontanément, sans l’arracher.
Sylvie Hampikian