Le régime crétois et le régime méditerranéen ont de nombreux points communs et plusieurs études en montrent les vertus.
Le régime crétois
L’intérêt pour le régime crétois est né des résultats d’une étude – dite “des sept pays” – publiée en 1970 par le chercheur Ancel Keys. Elle concluait à une mortalité par maladies cardiovasculaires beaucoup plus faible en Crète que dans les autres pays étudiés. Une différence attribuée au mode d’alimentation des Crétois et en particulier à leur consommation d’huile d’olive.
Le régime méditerranéen
Mais c’est une autre étude, publiée dans les années 90, qui a popularisé le régime méditerranéen. Pilotée par deux chercheurs, le docteur Michel de Lorgeril et Serge Renaud, elle visait à regarder si un régime de type méditerranéen était plus favorable pour des personnes souffrant d’une pathologie cardiovasculaire, que celui conseillé par les médecins dans ce cas. Les patients volontaires furent divisés en deux groupes, le premier ayant le régime classique pour diminuer le cholestérol et le second un régime de type méditerranéen. Le résultat fut spectaculaire : les patients du second groupe eurent 50 à 70% de complications en moins.
Depuis, plusieurs centaines de publications scientifiques ont confirmé l’impact positif du régime méditerranéen en prévention de nombreuses maladies.
De nombreux points communs
L’alimentation de tous les Méditerranéens a de nombreux points communs – même si elle diffère selon qu’ils sont français, italiens, grecs, marocains ou égyptiens. Elle se caractérise par :
- Une consommation forte de produits végétaux : fréquente de légumineuses (surtout pois chiches, haricots, fèves) ; importante de légumes de toutes sortes, crus et cuits et, dans une moindre mesure, de fruits, principalement locaux ; régulière de fruits oléagineux (noix et amandes, mais aussi pistaches) ; modérée de poisson et autres produits de la pêche, souvent gras (thon, sardine, maquereau), riches en oméga 3.
- Une faible consommation de viande : (principalement mouton et volailles), celle de lait, de beurre et de crème étant très faible, mais régulière en ce qui concerne laitages et fromages toujours fermentés, surtout à base de lait de chèvre ou de brebis.
- Une consommation d’œufs : issus de poules bien nourries et donc riches en acides gras oméga 3.
- Une base de céréales non raffinées sous différentes formes : pain, pâtes, couscous, boulghour…
- Une cuisine riche en : ail, oignon, épices et aromatiques (thym, romarin…).
- L’huile d’olive comme matière grasse de base.
Précisons que le régime méditerranéen évoqué ici est celui qui est resté globalement fidèle aux habitudes traditionnelles, qui ont tendance à se perdre autour de la Méditerranée comme partout ailleurs. On peut néanmoins l’adapter au mode de vie d’aujourd’hui et aux particularités individuelles et y intégrer des aliments non méditerranéens comme, par exemple, le quinoa, le sarrasin, le seigle ou le soja.
Pas d’aliment miracle
L’effet bénéfique de ce régime peut sans doute et en partie être attribué à l’huile d’olive (voir encadré ci-dessous), mais à condition qu’elle soit intégrée dans un modèle alimentaire proche de celui défini ci-dessus. Car il n’y a pas d’aliment miracle, qui pourrait à lui seul nous protéger de telle ou telle maladie, ni d’ailleurs d’aliment à éviter, sinon ceux qui sont pollués par des pesticides, des métaux lourds ou d’autres produits chimiques.
Il est important d’avoir une alimentation variée, certes, mais en respectant les bonnes proportions entre les différentes familles d’aliments pour profiter au mieux de la synergie protectrice des différents constituants du régime méditerranéen. Cela n’empêche pas d’exclure si nécessaire certains aliments, par exemple si on est intolérant au gluten ou au lactose, ou si, par philosophie, on refuse de manger des animaux.
Claude Aubert