Les extraits de plantes
Les “purins d’ortie” ont gagné leurs lettres de noblesse lorsque, en 2006, l’administration a tenté de les interdire. Désormais appelés PNPP (Produits naturels peu préoccupants), ils n’ont toujours pas de statut officiel. Mais ils sont efficaces ! Sous le nom d’extraits de plantes, il faut distinguer plusieurs préparations possibles. D’une part, les “purins”, dont la dénomination officielle est plutôt “extraits fermentés”, et d’autre part les macérations, infusions et décoctions.
- L’infusion : la plante est insérée dans de l’eau froide. Eau qui est ensuite bouillie, puis stoppée nette pour laisser refroidir et infuser.
- La décoction : les feuilles d’une plante sont plongées dans de l’eau fraîche. Ensuite, on fait bouillir durant 30 minutes, puis on laisse la préparation refroidir.
- La macération : la plante reste deux jours dans de l’eau froide. Pour qu’elle macère bien, on pense à la hacher au préalable.
- Le purin : comme la macération, la plante est dans de l’eau froide et on la laisse fermenter entre quelques jours à quelques mois. C’est le processus biologique de la fermentation qui libère ses actifs.
Les extraits de plantes, pour la plupart, repoussent les insectes et les acariens grâce à leur teneur en composés odorants. De plus, ils agissent comme des vaccins végétaux, en rendant les plantes plus résistantes aux agressions (effet éliciteur) et en les protégeant contre les insectes et les maladies.
Principes de réalisation
Extrait fermenté (ou purin) : pour tous les purins, le dosage est d’1 kg de plante hachée pour 10 litres d’eau de pluie. Si vous êtes obligé d’utiliser l’eau du réseau, laissez-la préalablement dans un récipient à l’air libre pendant trois jours, en la brassant plusieurs fois. Ne couvrez pas forcément votre récipient, qui doit être non métallique, et aérez tous les jours la préparation avec un bâton. Lorsqu’il n’y a plus de bulles de fermentation, au bout de 8 à 12 jours en général, filtrez. Une passoire fait l’affaire, dans un premier temps, pour enlever les éléments les plus grossiers. Pour la deuxième filtration, équipez la passoire d’un collant ! Le purin se conserve plusieurs semaines en cave, dans des récipients opaques et hermétiques.
Macérations, infusions et décoctions ne se conservent guère : elles doivent être utilisées dans les heures ou, au plus tard, dans les deux jours qui suivent. Dans tous les cas, filtrer puis pulvériser (après éventuelle dilution) sur les plantes attaquées, ou à titre préventif. Renouveler le traitement 8 à 10 jours plus tard.
Si l’efficacité de ces extraits fermentés et autres préparations a été maintes fois vérifiée par des jardiniers expérimentateurs et méticuleux, ne croyez pas qu’il s’agisse de potions magiques. Leur efficacité implique une préparation soigneuse et une application dans les conditions adéquates. Cette application doit être suivie d’une observation de la réaction des plantes et des ravageurs visés. En général, il sera nécessaire de la renouveler l’opération à quelques jours d’intervalle (1 à 2 semaines pour les stimulants et fertilisants).
À quoi servent les purins, infusions et décoctions ?
Ces préparations peuvent être utilisées en tant qu’insecticide ou fongicide et aident ainsi à lutter contre des insectes nuisibles ou champignons parasites. Elles sont parfois insectifuges, en tant que préventif, elles éloignent les insectes de vos plantes préférées. Certains purins et décoctions ont des actions stimulantes, permettant de renforcer les plantes et les rendre plus résistantes. Ils sont aussi employés en tant que fertilisant, afin d’enrichir le sol et d’apporter les nutriments nécessaires à la bonne croissance des végétaux.
Antoine Bosse-Platière