La réponse de la rédaction
J’imagine que votre “puceron rouge de la tomate” est probablement l’une de ces espèces :
- soit le puceron vert et rose de la pomme de terre (Macrosiphum euphorbiae), dont les colonies peuvent pulluler sous abri, notamment lors des périodes chaudes. Cet insecte homoptère piqueur-suceur de sève est originaire d’Amérique du Nord. C’est un puceron cosmopolite, de grande taille, polyphage (avec une préférence marquée pour les solanacées), nuisible à la fois par ses dégâts directs (piqûres, décoloration et déformation des tissus végétaux, réduction de croissance des plantes hôtes, miellat, fumagine) et ses dégâts indirects (vecteur de maladies à virus). Les individus peuvent survivre tout l’hiver ;
- soit le puceron du tabac (Myzus persicae subsp. nicotianae), ravageur des cultures de tabac aux États-Unis et en Amérique du Sud. En France, il est également redoutable sur les solanacées cultivées sous abri comme la tomate. Ses dégâts sont assez semblables à ceux de Macrosiphum euphorbiae.
La règle de base est d’effectuer un vide sanitaire des abris après les dernières récoltes de tomates : arracher les pieds, ramasser et composter les paillages organiques, désherber les abords intérieurs des serres, laisser les portes et ouvrants ouverts, pulvériser un produit biologique d’origine végétale à base de pyréthrines, autorisé dans les jardins de particuliers (mention EAJ) : pyréthrines + huile de colza ou pyréthrines + azadirachtine A.
En période de culture, la meilleure solution pour réguler les populations en culture de tomates sous abri est de recourir à la lutte biologique par lâchers inondatifs d’auxiliaires prédateurs ; en complément, il est intéressant de capturer les pucerons ailés à l’aide de panneaux jaunes englués suspendus dans les serres au sein de la culture.
S’il s’agit bien de l’espèce Macrosiphum euphorbiae, les auxiliaires à utiliser sont les suivants, à utiliser dès l’observation des premiers pucerons :
- larves de chrysope Chrysoperla lucasina ou Chrysoperla carnea ;
- punaises Macrolophus pygmaeus.
Attention, pour préserver ces auxiliaires, il est important de ne pas traiter les tomates avec des produits pouvant les intoxiquer.
Jérôme Jullien