“Dans le monde actuel, concilier écologie et économie est parfois une démarche à contre-courant qui requiert de réelles convictions, beaucoup d’énergie, souvent des moyens…
Pour preuve, certains éditeurs impriment leurs livres à l’autre bout du monde car, aussi paradoxal que cela puisse paraître, malgré la distance et les coûts de transport, la facture à payer sera moindre. Évidemment, c’est compter sans la facture sur l’environnement. Celle que nous payons tous au quotidien, que nous le voulions ou non, de façon sournoise : par l’environnement dégradé dans lequel nous vivons, la piètre qualité de l’air que nous respirons, la pollution de l’eau que nous buvons, la biodiversité de notre planète que nous perdons…
Depuis sa création, Terre vivante a cherché à produire en respectant l’environnement. En tant qu’éditeur, nous essayons de faire les bons choix de papiers, de techniques, de prestataires (papetiers, imprimeurs…). Cela n’est pas toujours simple dans un univers industriel comme celui-ci.
Dans un premier temps, nous avons fait les choix les plus « simples » (mais pas forcément les plus économiques) : produire en France avec des prestataires respectueux de l’environnement, sur des papiers certifiés et recyclés, avec des encres à base d’huiles végétales…
Puis, pour aller plus loin et connaître précisément l’impact de nos livres sur l’environnement, nous avons réalisé, en 2011, la 1ère ACV d’un livre en France.
Cette Analyse de Cycle de Vie nous a apporté des enseignements précis sur nos impacts sur toute la chaîne de production.
Grâce à elle, nous avons décidé entre autres de privilégier les fibres recyclées et de créer une Charte technique très détaillée destinée à nos prestataires.
Parallèlement et grâce à elle, nous participons utilement, en apportant des éléments probants, au groupe de travail sur l’affichage environnemental au niveau national. Ce projet, directement issu du Grenelle de l’Environnement, devrait imposer à tous les producteurs de biens de grande consommation (dont les éditeurs) d’afficher sur leurs produits leur bilan environnemental (au même titre que l’étiquette énergie sur les appareils électro-ménagers).
Parallèlement à ces actions, nous avons aussi décidé d’entreprendre une gestion écologique de notre forêt de 50 ha située en Isère.
Certes, nous n’imaginons pas compenser intégralement nos émissions de CO2, néanmoins c’est un pas de plus dans le bon sens…“
Claire Groshens, directrice éditoriale en 2011