Murs en éléments préfabriqués.
A. Lazarin |
Cet article est extrait du livre Mon potager en pente de Aymeric Lazarin.
Les clayons ou plessis
Description
Les clayons, appelés aussi plessis, sont composés de longues branches souples tressées une à une sur un rang de piquets solidement plantés dans le sol.
Mise en place
Pour fabriquer des clayons, commencez par placer des piquets espacés de 20 à 50 cm et suffisamment enfoncés pour servir de structure à l’ouvrage. Optez pour des essences résistantes à l’humidité (acacia ou châtaignier dans l’idéal). Puis, en partant du bas, « tressez » horizontalement, de part et d’autre des piquets, des tuteurs en bambou ou des échalas d’au moins 1 m de longueur (pieux en bois que l’on enfonce dans le sol pour soutenir des plantes), fraîchement coupés car ils sont alors plus souples et faciles à tresser. En séchant, ils se rigidifient et acquièrent une bien meilleure résistance à la poussée de la terre. Disposez ces tuteurs, jusqu’à atteindre le sommet des piquets.
Les gabions
Description
Initialement réservés au génie civil pour qui ils ont été créés, les gabions ont réussi à séduire le grand public et les jardiniers particuliers grâce à la mise au point de différentes gammes préfabriquées distribuées par quelques grandes enseignes de bricolage. Composés de grandes cages de grille ou de grillage remplis de blocs de pierre ou de galets, ils servaient alors à stabiliser les talus, les berges ou tout autre terrain en pente. Bien que cet usage n’ait pas disparu aujourd’hui, les gabions ont été détournés de leur rôle initial pour maintenant servir de clôture, créer du relief sur un terrain plat, matérialiser une entrée ou un portail ou tout simplement servir d’aménagement décoratif.
Mise en place
Faites un trou dans le sol, adapté au volume du gabion prévu, de façon à accueillir les cages et à leur assurer stabilité et solidité. Les cages préfabriquées peuvent ensuite être disposées à l’emplacement aménagé. Enfin, remplissez les grilles de matériaux minéraux de type galets, blocs ou graviers grossiers selon la taille des mailles.
Pour construire des gabions de bonne qualité, renseignez-vous auprès de professionnels compétents. Bien souvent, l’investissement dans des produits préfabriqués est la solution la plus sûre.
Les murs en éléments préfabriqués
Description
Il existe une multitude de solutions permettant de dresser un mur de soutènement, mais peu d’entre elles sont accessibles au jardinier amateur non équipé en matériel de maçonnerie. Parmi les produits garantissant un besoin limité en outillage, une simplicité de mise en place, une excellente efficacité, mais aussi une possibilité de végétalisation, les gammes Taludecor® et Betoconcept® sont les plus connues. Bien que le coût de ces produits soit plutôt élevé et que leur style soit plus urbain que traditionnel, ils constituent une solution de plus en plus privilégiée par les urbanistes, les paysagistes mais aussi les particuliers.
Mise en place
La clé pour réussir un bon mur de soutènement est le fondement, c’est-à-dire que le premier rang des éléments préfabriqués doit être parfaitement stable. Il convient pour cela de réaliser une semelle, composée, selon les cas, uniquement de sable (un lit d’une quinzaine de centimètres) ou de béton (si elle est en béton, il est possible de la ferrailler). Il est évident que plus le terrain est susceptible de bouger, plus la semelle maçonnée est recommandée.
Une fois la semelle terminée, le premier rang peut être posé. C’est sur lui que les rangs suivants vont venir s’encastrer. Il est donc important d’être parfaitement aligné et de niveau pour prévenir toute mauvaise surprise lors de la pose des étages suivants. Il existe beaucoup de modèles différents au sein de ces gammes, et certains d’entre eux ont été conçus pour permettre de faire des virages dans le mur, pour donner davantage de fruit* (ou d’angle) entre deux étages, etc. Avant de commencer le chantier, il est donc préconisé de s’adresser à un vendeur en magasin de bricolage.
Une fois les différents étages montés et emboîtés, il faut combler les espaces avec de la terre végétale. Celle-ci peut avoir été récupérée lors de la réalisation de la semelle. Son rôle est de combler les espaces derrière le mur, afin que ce dernier soit parfaitement adossé au talus, mais aussi de remplir chacun des éléments qui le composent, afin de les alourdir et de favoriser leur végétalisation.
* En architecture, donner du fruit consiste à réduire l’épaisseur d’un mur au fur et à mesure qu’on le monte et à l’incliner un peu plus vers arrière. Ainsi, dans le cas d’un potager en pente, le mur résiste mieux à la poussée du talus qu’il soutient (d’où l’angle).
Les murs en pierre sèche
Description
Il existe de nombreuses formes de murs en pierre, maçonnés ou non, en pierre taillée ou brute, en roche locale ou exotique, etc. Initialement réalisé pour maintenir la terre et stabiliser les sols, il est incontestablement devenu un aménagement décoratif à part entière. Bien que les murs maçonnés soient généralement du ressort des professionnels, surtout si les pierres doivent être taillées, les murs de pierres sèches sont accessibles au grand public.
Mise en place
Pour construire un mur en pierres, il faut avant tout aplanir le terrain sur lequel il viendra s’installer. Puis, on décaisse la terre sur une profondeur de 20 à 30 cm afin que le premier rang de pierres ne soit pas simplement posé sur le sol, mais légèrement enterré, ce qui le rend plus stable. Une fois la semelle correctement creusée sur le tracé du futur mur, le premier rang de pierres peut être installé – de préférence, les pierres les plus grosses et les plus lourdes.
Les rangs suivants peuvent être montés à la suite. Chaque bloc doit chevaucher au moins deux des pierres inférieures. Les plus petites d’entre elles doivent être intégrées ici et là dans le mur. Elles ne doivent apparaître ni au premier ni au dernier rang. Une fois la hauteur souhaitée atteinte, le dernier rang peut être réalisé. Tout comme le premier, il ne doit comporter que des pierres assez lourdes pour ne pas être déstabilisées. Un remblai de terre est parfois nécessaire au dos du mur.
Les caissons forestiers
Description
Un caisson forestier est une structure étagée faite de poutres ou de rondins de bois, remplie de terre, qui permet de stabiliser le sol et de freiner le ruissellement, même sur des terrains pentus et très perturbés. Outre leur aspect esthétique incontestable, les caissons, une fois végétalisés, sont efficaces contre l’érosion et ont une longévité accrue.
Mise en place
Il faut avant tout construire l’assise pour soutenir l’ouvrage. On décaisse la base du talus à stabiliser (berge ou partie amont) sur 15 à 20 cm de profondeur environ, en creusant de telle sorte que le caisson, une fois adossé à la pente, soit légèrement incliné vers l’arrière. On peut étaler une couche de gravier de 5 cm d’épaisseur qui assurera une base solide aux rondins de bois.
Une fois l’assise achevée, on pose un géotextile qui recouvre toute la surface qu’occupera le caisson : il maintiendra la terre qui était instable tout en laissant passer l’eau.
Ensuite, on coupe les poutres : celles qui seront placées perpendiculairement à la pente mesurent entre 1,50 m et 2 m ; et la longueur de celles qui seront placées parallèlement à la pente sera ajustée au cas par cas. On place le premier rang de poutres (celles qui sont perpendiculaires à la pente), en les espaçant suffisamment pour permettre au rang suivant de venir s’appuyer sur ces premiers rondins. On peut alors remplir de terre le premier étage en veillant à ne pas dépasser le niveau des poutres. Les étages suivants peuvent être posés et seront remblayés au fur et à mesure.
Une fois le dernier étage posé, il est préconisé de végétaliser l’ensemble de l’ouvrage afin de lui garantir une meilleure efficacité et une plus grande longévité.
Aymeric Lazarin
Attention au choix des matériaux !
Il n’est pas rare, lorsqu’il s’agit de retenir des talus et de stabiliser la terre sur des fortes pentes, que les propriétaires fassent preuve d’imagination dans le recyclage ou le détournement d’objets. Ainsi, les talus aménagés grâce à des pneus usagés ou les potagers terrassés par de vieilles traverses de chemins de fer sont légion dans certaines régions de France.
Malheureusement, il faut savoir que ces objets ne sont pas inertes et qu’ils émettent des molécules chimiques parfois très toxiques pour l’environnement, et donc pour le potager. C’est ainsi que les légumes cultivés à proximité de traverses de chemin de fer peuvent être contaminés aux créosotes, des huiles de goudron particulièrement nocives…