Dans les régions généreusement arrosées, les buttes sont bénéfiques même sur pente douce.
A. Adriaens |
Cet article est extrait du livre Mon potager en pente de Aymeric Lazarin.
La culture sur buttes a été popularisée par les belles images du jardin d’Emilia Hazelip, agronome et naturaliste espagnole, pionnière de la permaculture en France, qui a mis en place des buttes recouvertes de paille et non labourées. Cette technique présente quelques avantages incontestables. En effet, elle permet de reconstituer un sol, même dans des situations difficiles telles qu’une pente raide et/ou soumise à une forte érosion. Elle facilite également le travail du jardinier en permettant de surélever les planches de culture d’une cinquantaine de centimètres dans la plupart des cas. Enfin, elle permet de créer différentes situations en proposant deux faces : l’une fraîche, ombragée et humide (du côté où s’accumule l’eau de ruissellement), l’autre plus chaude et mieux ensoleillée, qui reçoit moins d’eau.
D’ailleurs, en ce qui concerne l’accumulation de l’eau sur la face amont de la butte, sachez qu’elle peut devenir problématique. Dans les régions soumises à des précipitations régulières ainsi que sur des sols très imperméables, cette eau peut provoquer l’apparition de maladies voire l’asphyxie de certains légumes si elle met trop de temps à s’écouler.
Il convient de ne pas orienter les plates-bandes sur buttes parallèlement aux courbes de niveau, donc perpendiculairement à la pente (dessin 1) car, dans ce cas, les buttes amont retiennent davantage d’eau que les buttes aval qui, elles, sont toujours beaucoup plus sèches. Pour mieux répartir les eaux d’écoulement et permettre l’évacuation de l’excédent vers l’aval, on adapte l’orientation des cultures de façon qu’elles ne soient pas parallèles aux courbes (dessin 2). En outre, des baissières intermédiaires peuvent limiter les risques de ruissellement.
Malgré tous ces avantages, la culture sur butte est loin d’être une solution miracle lorsque l’on projette de faire un potager en pente. Le travail nécessaire à la réalisation de ces bourrelets de terre ne doit pas être minimisé ! De plus, c’est sur des pentes fortement soumises à l’érosion que la culture sur butte se justifie le plus. Or, cela signifie que la terre manque en surface du sol et que les buttes doivent donc être réalisées avec un substrat importé…
Aymeric Lazarin