Poêle à granulés, le bois sans les contraintes

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Performant et autonome, le poêle à granulés, comme chauffage principal ou d’appoint, est la nouvelle star des énergies renouvelables. Avec quelques inconvénients toutefois.
Lumière du soleil qui passe à travers les troncs d'arbres

Un prix compétitif

Les granulés constituent l’une des énergies les moins chères du marché : le granulé est le second combustible meilleur marché après le bois bûches. Le prix des poêles n’est guère élevé (à partir de 1 500 euros) et l’on peut compter sur des aides (crédit d’impôt, éco-PTZ). D’autre part, le combustible prend bien moins de place que les bûches. Conditionnés en sacs de 15 kg, les granulés sont très aisés à manipuler et à entreposer.

Un poêle moderne

Mais il y a mieux, car la technologie du chauffage aux granulés est très avancée. Le poêle fonctionne en effet presque sans intervention, un peu à la façon d’une chaudière. L’allumage et l’alimentation en granulés (par une vis sans fin) sont assurés électriquement. Équipé d’une réserve de combustible conséquente (15 à 60 kg), il n’a pas besoin d’être rechargé constamment comme un poêle à bûches. D’où une forte autonomie de fonctionnement (de un à trois jours en général).

De plus, grâce à une régulation électronique avec thermostat d’ambiance, il est possible de programmer la température au degré près, avec plusieurs plages de température quotidienne ou hebdomadaire. Le poêle règle de lui-même la puissance et s’arrête lorsque la température souhaitée est atteinte.

Une jeune femme assise par terre, entrain de lire un livre, devant un poêle à granulés en fonctionnement

L’approvisionnement ne pose lui non plus guère de problème : les revendeurs de granulés se sont multipliés ces dernières années. On trouve désormais des sacs de granulés en grandes surfaces de bricolage, dans les stations-service, et même, dans son hypermarché.

Une énergie propre

Le bois brûlé dégage du CO2 en quantité équivalente à celle qu’il a absorbée lors de sa croissance. Si la forêt est gérée durablement et que l’on considère que, pour un arbre consommé, un autre est replanté, les granulés constituent une source d’énergie propre. Leur bilan carbone est neutre. Certes, ce bilan ne prend pas en compte l’énergie grise qui a servi à la transformation et au transport des granulés, mais on l’estime à seulement 10 % de l’énergie totale produite.

La composition des granulés (pellets, en anglais) est, elle, on ne peut plus naturelle. Ils sont obtenus par compression de sciure, sans colle ni additif chimique. Leur fabrication, principalement à partir de résidus de l’industrie du bois, n’entraîne aucune coupe d’arbre.

Sur le plan énergétique, ce sont de véritables concentrés de chauffe. Avec moins de 8 % d’humidité (contre 20 % pour les bûches), la combustion en est quasi complète, d’où les rendements exceptionnels des poêles à granulés (90 à 95 % contre 85 % au grand maximum pour les poêles à bûches), une pollution réduite… et moins d’entretien (un taux de cendres très faible). En effet, la combustion délivre très peu de CO2.

Quant aux émissions de monoxyde de carbone (CO) et de particules fines, elles ont été drastiquement diminuées sur les nouveaux poêles. Supérieur à 1 % avant l’an 2000, le taux de CO se situe aujourd’hui à un maximum de 0,3 % avec la classe “Flamme Verte 5 étoiles“.

Les critères de choix

Tout chauffage au bois est encadré par la réglementation thermique 2012 (RT 2012). En effet, le Grenelle de l’Environnement a mis en place cette mesure de façon à réduire la facture énergétique de la France.

Aussi, les poêles à granulés doivent être conformes à la norme européenne NF EN 14785. En construction neuve, il est obligatoire de disposer d’un appareil étanche (doté d’une prise d’air extérieure) agréé par le CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment).

Un crédit d’impôt dit “de transition énergétique” (CITÉ) accordé en rénovation, moyennant le choix d’un poêle performant, fut remplacé au 1er janvier 2020 par ma MaprimeRénov’. Les critères retenus sont ceux du label Flamme Verte qui classe les appareils par étoiles (de 5 à 7 étoiles). Le poêle doit être posé par un professionnel RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) ou certifié Qualibois.

Il est important de bien connaître la puissance calorifique à apporter, sinon, le poêle fonctionnera au ralenti, avec pour conséquence un encrassement beaucoup plus rapide. La puissance (en W) dépend du volume de la pièce, de la qualité d’isolation de la maison et de la situation géographique. Comptez 6 kW pour une maison bien isolée de 100 m2 (250 m3).

Quelques contraintes

  • Outre le prix du combustible, le poêle a besoin d’électricité pour fonctionner, ce qui alourdit la facture.
  • Le poêle peut être bruyant. Si certains modèles ne chauffent que par convection, d’autres pulsent l’air chaud par un ventilateur, qui fait un léger bruit.
  • L’installation du poêle et de la fumisterie doit respecter strictement les normes. Ce qui n’est hélas pas toujours le cas. Il convient d’acheter des granulés de qualité. Aujourd’hui, on rencontre un peu tout et n’importe quoi, d’où des problèmes d’encrassement et d’usure des pièces. Il faut au minimum que les granulés soient certifiés NF, Din Plus ou EN Plus Europe.
  • Enfin, il est indispensable d’assurer un entretien soigneux de l’appareil. Ce qui passe par la souscription d’un contrat annuel avec l’installateur (comptez 150 euros) afin de contrôler l’appareil, et bien sûr par un ramonage (60 euros), obligatoire.

Ces – petits – inconvénients ne doivent pas faire oublier l’essentiel. Les rendements de ces appareils ne cessent d’augmenter et les polluants de diminuer.

Pierre Barbezat