Un écomatériau isolant
De quoi s’agit-il ? D’un déchet transformé en isolant : la ouate de cellulose est fabriquée à partir de vieux papiers défibrés et broyés, ou boues de papeterie. Ces résidus deviennent alors de petits flocons de cellulose.
La ouate de cellulose est largement utilisée depuis les années 1930 aux États-Unis et en Scandinavie. On y ajoute certains additifs, généralement des sels de bore. Il s’agit d’un produit minéral sans risque pour la santé, qui apporte une réelle résistance au feu, aux insectes et aux moisissures. Les performances de la ouate de cellulose la classent parmi les meilleurs isolants, que ce soit pour protéger du froid, de l’excès de chaleur ou du bruit. En outre, elle s’avère être un excellent régulateur de l’humidité. Quant au prix, c’est l’un des plus bas du marché des isolants écologiques.
La ouate de cellulose est commercialisée en vrac dans des sacs de 12 à 14 kilogrammes. Mais vous la trouverez aussi sous forme de panneaux souples, d’épaisseurs diverses. Dans ce dernier cas, la ouate est associée à un liant sans nocivité, et parfois à des fibres végétales (lin, jute).
Une mise en oeuvre au choix
La mise en œuvre offre deux possibilités. Toutefois, les méthodes sont très différentes.
- La ouate en panneaux est la plus chère. Elle est surtout utilisée en rénovation pour isoler une toiture entre des chevrons, pour des murs ou des cloisons. Puis, elle est recouverte de plaques de plâtre.
- En vrac, elle est généralement insufflée entre deux parois. Cette opération nécessite l’intervention d’une entreprise spécialisée. Pour un sol à plat, le simple épandage manuel de ouate non tassée est suffisant (on en trouve aussi sous forme de granulés). Mais pour des murs ou des toitures assez pentues, il faut recourir à une machine à insuffler permettant un contrôle de la densité de l’isolant. L’intérêt ? Éviter tout problème de tassement ultérieur. Cette densité doit être comprise entre 50 et 65 kg par mètre cube (selon la pente). Sinon, le haut de vos murs et le faîtage de votre toit risquent de se dégarnir et adieu les économies d’énergie…
Attention aux poussières
Principal inconvénient : les poussières émises par la ouate de cellulose lors de sa mise en œuvre (y compris pendant la découpe et la manipulation). Même si les encres d’imprimerie ne contiennent plus de métaux lourds, la poussière de papier recyclé n’est pas très bonne pour les poumons. Il faut donc porter un masque à poussières pendant le chantier et prévoir des parois bien étanches de part et d’autre. Éventuellement, anticiper avec un film pare-poussière. Sous vos tuiles, n’oubliez pas non plus de prévoir un film pare-pluie, ou des plaques de fibre de bois rendues imperméables par la présence de latex ou de bitume. Comme la plupart des isolants, la ouate craint l’humidité.
Malgré le passage à l’ère numérique, notre boulimie de papier ne faiblit guère. Voilà donc un isolant économique, écologique et performant qui a de beaux jours devant lui. D’ailleurs, c’est un concurrent redoutable aux fameuses laines minérales.
Antoine Bosse-Platière