La Géline de Touraine
Une des toutes meilleures ! La race est plutôt récente, elle a été créée au début du XIXe siècle à partir d’une petite poule noire autochtone. Son standard date de 1913. Elle est de taille moyenne, 3 kg à 3,5 kg pour le coq adulte ; 2,5 kg à 3 kg pour la poule. Elle fait partie de ce qu’on appelle les “volailles à deux fins” car c’est une très bonne pondeuse, environ 150 œufs de 60/65 grammes par an dans un élevage familial, et sa chair est particulièrement fine, compacte, délicieuse. Le coq, tout comme la poule, est noir. La poule est un peu plus terne que le coq, dont le plumage possède des reflets verts. Caractéristiques de la Géline, les oreillons rouges, tant pour le mâle que la femelle, sont discrètement sablés de blanc au centre.
C’est un animal très autonome, qui se procurera une grande partie de son alimentation dans la nature.
La Faverolles
Claire ou foncée, elle sait qu’elle finira sur les plus belles tables tant elle est appréciée. Peu rancunière pour autant, elle est très familière. Dans vos bras, loin de s’affoler, elle ou son compagnon vous feront un brin de causette en picorant ici un bouton de chemise, là le bout de votre nez. Le coq est un des plus beaux spécimens des basses-cours françaises. Et l’un des rares à avoir choisi un costume tout à fait différent de celui de sa compagne : son camail blanc aux reflets paille, parsemé de quelques aigrettes noires, tombe sur un paletot noir aux nombreux reflets bleus, violets et fauves. Tandis que Madame, tout de blanc vêtue sur la poitrine, endosse un petit gilet saumoné très seyant. Un toupet de plumes sous le bec, en guise de nœud papillon, les fait ressembler à des hiboux.
Il fait la renommée des Faverolles et les rend reconnaissables entre toutes. Autant de qualités se payent par de bien petits œufs, de 55 grammes environ.
La Nègre Soie
La Nègre Soie est fondante. Elle a juste ce qu’il faut de grammes en trop pour quitter la catégorie des naines et flirter avec celle des grandes. Entre autres originalités, Madame n’a pas le même plumage que ses congénères. Elle se pare de différentes couleurs, mais c’est du blanc de la mariée qu’elle est le mieux apprêtée. Et si ce n’était l’aspect général, elle serait plus proche du lapin angora, car tout aussi douce ! Petite huppe, oreillons bleu turquoise, cette soyeuse Asiatique passe une grande partie de sa vie au nid où elle couve, jusqu’à la démesure, tous les œufs qu’on veut bien lui offrir. De ce fait, elle pond très peu elle-même.
Elle a un caractère bien trempé, et son vocabulaire s’étend à des gammes ignorées de ses consœurs des autres races. Dérangez-la sur son nid et elle vous tiendra tout un discours qui laissera peu de doute sur son mécontentement ! Se sachant belle à croquer, elle s’est armée d’une peau et d’os de couleur noire, afin de tenter de rebuter les gourmands. Hélas pour elle, les gourmets n’en sont pas dupes et la savent délicieuse.
La Bresse gauloise
Noire, grise, bleue, blanche, la Bresse gauloise est l’un des fleurons de la volaille française. Une race assurément des plus anciennes et parmi les meilleures d’un point de vue gustatif grâce à sa chair fine qui se prête bien à l’engraissement final. C’est aussi une excellente pondeuse (surtout la Bresse noire) : ses œufs à coquille blanche font 60 grammes et plus. Elle aime les grands espaces et ne saurait donner le meilleur d’elle-même enfermée. C’est une excellente voilière, rustique, un peu sauvage. Son poids se situe entre 2 et 2,5 kg. Son compagnon affiche quant à lui 500 grammes de plus sur la balance.
Autre particularité : du fait des lois de 1936 et 1957 qui ont fixé l’aire et les modes d’élevage de la volaille de Bresse, il est interdit de l’appeler ainsi en dehors d’un périmètre défini. On l’appelle donc gauloise hors de son camp retranché, sans avoir demandé son avis au coq gaulois, presque disparu à l’époque où ces lois furent votées, mais qui fait un timide retour.
Maxime Chanteraine