Selon son emplacement et sa profondeur, la prise de terre aura une résistance plus ou moins élevée.
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La prise de terre assure tout d’abord une fonction de sécurité par rapport aux risques d’électrocution en cas de défaut d’isolement. Pour qu’elle remplisse bien cette fonction, les carcasses métalliques des appareils électriques doivent être connectés à la terre (sauf s’ils sont de classe II, c’est-à-dire à double isolement).
Elle permet également de neutraliser les champs électriques que peuvent rayonner les structures en métal du bâtiment, les carcasses des appareils et machines électriques voire de certains luminaires. Une pollution méconnue mais bien réelle notamment avec les appareils auprès desquels on passe beaucoup de temps comme les ordinateurs.
C. Galinet |
Sur des installations électriques anciennes, il arrive que la prise de terre soit inexistante. Il est primordial d’y remédier.
Les critères essentiels de la réalisation d’une bonne prise de terre sont une résistance suffisamment faible et un emplacement sans perturbations électriques.
Quelle résistance ?
Selon la norme NF C15-100, la résistance de la prise de terre doit être au plus égale à 100 ohms. Ces normes sont établies pour assurer la sécurité par rapport aux risques d’électrocution. Mais pour neutraliser les champs électriques et les tensions parasites, quelle doit être cette résistance ? Elle doit être suffisamment faible pour limiter la tension électrique sur les carcasses métalliques des machines et appareils électriques et sur l’ensemble des structures métalliques qui sont reliées à la prise de terre.
Avec des installations récentes protégées par un interrupteur ou disjoncteur différentiel haute sensibilité de 30 mA (obligatoire depuis 1992 sur les installations neuves ou modifiées), une résistance de 50 ohms peut être considérée comme la limite maximale acceptable.
Mais certaines installations anciennes sont encore protégées par des dispositifs différentiels de 300 mA. Dans ce cas, la résistance de la prise de terre ne devra pas dépasser 5 ohms.
Il sera souvent plus facile d’installer une protection différentielle haute sensibilité que de refaire la prise de terre. De plus, un dispositif différentiel de 30 mA mettra l’installation en conformité avec les normes actuelles.
Bien choisir l’emplacement
Selon le type de sol, la résistance de la prise de terre dépend :
- de la surface de contact entre le métal et la terre. On peut jouer sur la longueur de câble ou le nombre de piquets pour diminuer la résistance ;
- de la nature et de l’humidité du sol. Dans un sol rocheux ou sablonneux, la résistance est élevée. Par contre, dans une bonne terre végétale ou de l’argile, elle est relativement faible. Pour rendre la terre plus conductrice, on peut rapporter de la terre végétale. On peut aussi ajouter à la terre du charbon en poussière et même de la limaille métallique ;
- la prise de terre doit être enfouie à une profondeur d’environ un mètre pour être efficace par tous les temps, aussi bien lorsqu’il gèle que par temps sec. Un piquet de terre enfoncé à une profondeur de plusieurs mètres permet parfois d’atteindre des couches géologiques de plus faible résistance.
Notions
La résistance caractérise l’opposition au passage du courant. Plus la valeur de la résistance est faible, et plus le courant passe. La résistance de la prise de terre doit être suffisamment faible pour assurer une bonne liaison à la terre. Pour être fiable, la mesure doit être faite avec un ohm-mètre spécifique par un électricien.
La conductivité est l’inverse de la résistance.
Claude Bossard