Grenoble : un immeuble en bois sort de terre

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La ville de Grenoble, comme de nombreuses métropoles, continue à bâtir de nouveaux logements pour répondre aux besoins. Dans l’écoquartier Flaubert qui sort de terre, l’immeuble du Haut-bois est une construction de nouveau genre, tout en bois, avec un impact carbone moindre.
Grenoble : un immeuble en bois sort de terre 1

Immeuble du Haut-bois, Grenoble.
J-B. Robert | Terre vivante

Devant l’immeuble en construction, des pans de murs en bois attendent d’être hissés au sommet de l’immeuble. Ce bâtiment de cinquante-six logements sociaux devrait accueillir ses premiers habitants pour le début de l’année 2022 dans le futur écoquartier Flaubert à Grenoble. Sa particularité : il est tout en ossature bois, et très performant au niveau énergétique. L’immeuble est construit en sapin, (1500 m3 de bois dont 15 % de bois local et 85 % de bois autrichien), sous forme de CLT, Cross-Laminated-Timber, des planches croisées et collées à haute pression avec de la colle polyuréthane sans dégagements de solvants après collage. Ce système d’assemblage offre de nouvelles possibilités de construction : « Tous les éléments sont assemblés en ateliers, et arrivent sur le chantier en kit, prêts à être montés. Plus de 50 %  du travail est fait en amont, ce qui permet des assemblages plus précis et un rendu avec de belles finitions », se félicite Pierre Payrard, directeur du développement chez Actis, le bailleur social en charge des travaux.

Dans son cahier des charges, l’immeuble doit être certifié “Passivhaus”. Cela signifie que le bâtiment a des besoins de chauffage très faibles ainsi qu’une grande imperméabilité à l’air. Une isolation importante et des fenêtres en triple vitrage offrent un espace à l’abri des déperditions thermiques. Pour l’isolation intérieure, les constructeurs ont choisi des panneaux thermo-acoustiques en chanvre, coton et lin. Parallèlement, les ingénieurs ont recherché des moyens de diminuer au maximum les pertes d’énergie : les “powerpipes” en sont un exemple. Originaire du Canada, cette technologie permet de récupérer la chaleur des eaux grises pour préchauffer l’eau sanitaire par gravité. « Sur dix litres d’eau chaude utilisée, les “powerpipes” permettent d’en chauffer trois sans aucune énergie. Une économie non-négligeable sur cinquante-six logements ! », explique Jacques Félix-Faure, architecte du chantier. Une ventilation double flux très faible consommation assure le seul chauffage et le refroidissement du bâti.

 

Intérieur de l’immeuble du Haut-bois, Grenoble.
J-B. Robert | Terre vivante

Sur ce chantier, les concepteurs ont du faire face à plusieurs défis techniques. La ville de Grenoble est située dans une cuvette, où les hivers sont froids et les étés souvent très chauds. Les ouvertures sont calculées afin d’accumuler les calories solaires au cours de la journée pendant les mois les plus frais, doublé d’une bonne isolation conservant la chaleur pendant la nuit. Pour l’été, un bardage très clair en zinc a été installé sur les façades, la teinte permettant d’éviter l’accumulation de chaleur. Par ailleurs, la ville est sujette à un risque sismique élevé (4/5). Pour faire face à cette menace, le choix du bois n’est pas anodin, car il offre une grande flexibilité, lui permettant d’être beaucoup plus résistant qu’un bâtiment béton de mêmes dimensions. Un exemple architectural novateur, plus respectueux de l’environnement, qui inspirera peut être les constructions de demain.

 

Jean-Baptiste Robert

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