Frédérique Barral

Frédérique Barral est une femme curieuse qui laisse la vie guider ses pas au fil des rencontres et des opportunités. Ouverte aux changements, elle préserve aussi son espace de solitude propice à sa créativité. Elle aime offrir du bon et la cuisine est son terrain de jeu ! Son parcours professionnel est à l’image de ce qu’elle est. Pour chacun des grands questionnements de sa vie elle a cherché des réponses non seulement dans la réflexion et les rencontres mais aussi par l’expérimentation. Elle s’est ainsi donnée la chance de travailler dans des domaines divers et variés qui l’ont, tour à tour construite. (histoire de l’art, sport, éducation, soin corps et hydrothérapie, photographie, créatrice culinaire en alimentation « sans », directrice de publication)

Comment en êtes-vous venu à vous intéresser à l’écologie en général et aux thématiques que vous traitez en particulier ?

J’ai commencé à m’intéresser à l’écologie par le biais de la nourriture ; il y a maintenant 12 ans, lorsque j’étais enceinte. Je souhaitais apporter le meilleur à mon enfant. C’est là que j’ai mis le nez dans le monde du bio ! C’est là que j’ai pris conscience de ce que représentait pour moi l’idée de « se nourrir en conscience ». Je voulais redonner du sens à l’acte de manger. Cela a été d’autant plus affirmé lorsque nous avons été diagnostiqué malade cœliaque avec ma fille il y a maintenant 7 ans. Nous ne pouvions plus consommer de gluten ! Alors se nourrir en conscience prenait une autre dimension : il nous fallait choisir nos aliments en fonction de qui nous étions, il nous fallait apprendre à nous respecter ! Nous sommes tous différents et nos besoins le sont également. Se nourrir en conscience, ce n’est pas « manger parce qu’il le faut », c’est sentir le plaisir de prendre soin de soi et des autres en choisissant de bons ingrédients qui nous conviennent et sont propices à notre vitalité, cultivés dans le respect de l’homme et de la terre, et cuisiner en toute simplicité, avec amour afin de régaler tous nos sens et combler nos convives.

J’ai toujours aimé cuisiner mais l’obligation du « sans gluten » puis du « sans produits laitier animaux » (ma fille est aussi allergique à la caséine et j’ai développé une intolérance au lactose) m’a obligé à aller à la rechercher de solutions pour ne pas perdre le plaisir de la table et répondre aux nombreuses frustrations qui s’installaient devant la liste grandissante des produits interdits. J’ai été poussé hors de ma zone de confort, j’ai choisi de changer mes habitudes et d’expérimenter de nouvelles pistes, pour m’ouvrir à une manière nouvelle d’appréhender la cuisine. Au final, j’ai laissé ma curiosité puis ma créativité s’exprimer. De photographe pour une agence de communication, j’ai expérimentée par plaisir, la photo culinaire et j’y ai trouvé un moyen d’expression qui nourrissait mon besoin de partager le bon et le beau ! Le « sans » devenait non pas une problématique de restriction mais une ouverture à la diversité. Je remplaçais notre omniprésente farine de blé par une dizaine de farine sans gluten provenant de nos terroirs (farine de riz, sarrasin, de châtaigne …) ou de contrées plus lointaines (manioc, quinoa, fonio, millet…) Je mettais de côté notre traditionnel lait de vache et le remplaçais par des laits aux saveurs si différentes qu’ils permettaient d’expérimenter d’autres notes subtiles (lait d’amande, de noix, de noisettes, de châtaigne, de souchet…).

Être édité par Terre vivante, cela a peut-être pour vous un sens particulier. Si oui, pouvez-vous nous en parler ?

J’ai eu envie de partager cette expérience salutaire et en 2014 avec mon époux le graphiste Fabien Barral, nous avons créé le 1er magazine français dédié à la cuisine sans gluten « Niépi, cuisine et art de vivre sans gluten ». Deux ans plus tard je rencontrais certains acteurs des éditions Terre Vivante. J’avais déjà commencé à envisager un livre avec une autre maison d’édition, mais lorsque Terre vivante m’a proposé de travailler sur une collection dédié à la cuisine sans gluten, j’ai été non seulement séduite par l’idée de promouvoir ainsi l’ouverture à la diversité culinaire pour tous, mais aussi par l’idée de travailler avec cette équipe dont l’éthique et les valeurs rejoignait mon idéal !