Les hostas.
JJ. Raynal |
Le cerfeuil musqué
Myrrhis odorata, son feuillage, ses tiges et ses racines, au parfum anisé intense, sont comestibles. Son feuillage, qui relève agréablement les crudités, rappelle celui du cerfeuil commun (Anthriscus cerefolium). Mais ce dernier est une plante annuelle, alors que le cerfeuil musqué est une vivace, de la famille des Apiacées. Il ne faut pas non plus le confondre avec le cerfeuil tubéreux, Chaerophyllum bulbosum, cousine bisannuelle dont on consomme aussi les racines. Les racines du cerfeuil musqué se consomment comme les panais ; elles étaient autrefois considérées comme un mets de choix.
Le cerfeuil musqué.
JJ. Raynal |
Les fougères
Elles aiment l’atmosphère humide et ombragée des sous-bois, et certaines sont des comestibles très recherchées. Au Québec, on appelle leurs jeunes crosses des “violons”, car elles imitent l’architecture de leurs manches. Les Japonais font des kilomètres pour trouver un restaurant qui en propose. Et le jour où vous aurez savouré les jeunes frondes des Matteucia struthiopteris (fougère allemande à cultiver car protégée), de Dryopteris erythrosora ou de fougères aigles, tout simplement cuisinées en asperges, vous ne rêverez plus que de sous-bois propices à leur culture.
Les hostas
Bonne nouvelle pour les jardiniers qui se font grignoter leurs hostas par les limaces, ces dernières délaissent les espèces à grandes feuilles. Je n’y croyais pas, j’ai testé et l’information est véridique ! On en consomme les jeunes pousses. Les fleurs se dégustent crues en salade, en farce, ou en infusion et limonade. Les hostas ont la même réputation que les pommes de terre de bien “nettoyer un terrain”, se divisent facilement tous les trois ans et enrichissent le sol de leurs feuilles fanées.
Le poireau vivace
Allium polyanthum, ce petit poireau sauvage n’excède pas la taille du petit doigt, mais ses jeunes pousses tendres se récoltent en automne et surtout au printemps. La plantation des caïeux se fait d’août à la fin de l’hiver, regroupez-les par touffes. Sans être une plante de sous-bois, ce poireau accepte les situations de mi-ombre. Une autre espèce, Allium ampeloprasum (var Babbingtonii) présente les mêmes avantages et mode de culture.
Les épinards sauvages
On a tendance à appeler épinards sauvages toutes les plantes qui se consomment de cette manière. Deux espèces se distinguent du lot : Chenopodium bonus-henricus (ou chénopode Bon-Henri), qui se sème facilement et dont on cuisine les feuilles et les jeunes inflorescences. Si vous coupez régulièrement ces dernières, vous favoriserez la pousse des feuilles. Rumex patienta (ou oseille-épinard) se montre aussi digne du potager perpétuel : ses feuilles plus grandes et plus douces disparaissent en été, pour offrir une seconde récolte de jeunes pousses à l’automne.
La consoude
Sympphytum officinalis, la consoude a de multiples fonctions médicinales, alimentaires et fourragères. En purin, elle soigne les légumes du jardin et leur apporte de la potasse. Séchée, elle sert de paillage et, fraîche, elle attire les limaces… Du coup, on lui pardonne son tempérament invasif, surtout si elle est reléguée dans la forêt-jardin, où elle peut s’étendre tout à loisir, à côté d’autres envahissantes comme elle : les menthes, la mélisse, les orties… qui, toutes, seront fauchées régulièrement pour servir de paillage.
La consoude.
JJ. Raynal |
Et bien d’autres encore…
D’autres vivaces, sauvages ou non, sont à encourager dans la strate des plantes rampantes, à la fois comme couverture du sol, pour leurs récoltes et pour abriter les insectes du sol. Pensez au lierre rampant, au cornouiller rampant du Canada (Cornus canadensis, aux fruits comestibles), au chouffa dont les bulbes sont comestibles, à l’aspérule odorante, à l’égopode (hors zone de légumes, qu’elle envahirait)… Laissez s’envoler votre créativité, la seule limite est votre imagination !
Josiane Goepfert et Marie Arnould