Les hirondelles de Didier Carric
Plusieurs couples d’hirondelles nichent chaque année dans les dépendances de la maison. Chaque printemps, elles rénovent les nids existants ou en font de nouveaux, certains ayant déjà été réquisitionnés et réaménagés à grand renfort de mousse par les troglodytes. Le premier envol des petites hirondelles est toujours cocasse : elles battent des ailes maladroitement, se perchent sur la clôture la plus proche, puis s’enhardissent à voler plus loin sous les encouragements bruyants de leurs parents. Les escadrilles d’adultes et de jeunes grossissent au fil de l’été et dessinent dans le ciel des chorégraphies spectaculaires. Gare au faucon qui s’aventure dans les parages ! Harcelé, il ne met pas longtemps à déguerpir.
L’audace, le courage et la vélocité des malines hirondelles mettent de l’ambiance ! Un été, alors que des parents se préparaient pour une seconde nichée, j’ai vu une hirondelle sortir de la remise avec une plume dans le bec ! Elle a volé haut, a laissé tomber la plume, est redescendue l’attraper au vol, et a recommencé son manège. Puis, satisfaite du résultat (une plume bien sèche ?), elle est rentrée continuer ses travaux.
Didier Carric
Le renard et le chat de Christine Durand
Nous habitons une maison isolée en lisière d’une forêt et c’est un vrai bonheur d’observer la faune sauvage, à toute heure du jour ou de la nuit. En dix années d’observations, la plus surprenante s’est produite à la fin d’un bel après-midi, alors que j’arrivais en voiture. À l’entrée d’un champ, un renard et un chat se tenaient tranquillement assis côte à côte. Ils ont fui à mon arrivée mais je garde encore en souvenir ce ”tableau” incroyable, comme s’il s’agissait de deux voisins en train de bavarder au soleil : « alors quoi de neuf, tu mulottes beaucoup en ce moment ? », « bof, la fouine me pique tout », « ah celle-là, parlons-en… » Extraordinaire, mais véridique !
Christine Durand
Le chien et le hérisson de Catherine Couzinet
J’ai un grand jardin, toute l’année je nourris les animaux de toutes sortes. Un soir ma chienne se met à aboyer, je découvre un bébé hérisson en mauvaise santé. Après plusieurs jours de soin et sous le regard de ma chienne, je remets le hérisson dehors. Toute la journée je le remettais au fond du jardin et je le retrouvais devant la porte. Après une petite enquête, je me suis aperçue que c’était ma chienne qui ramenait dans sa gueule le petit hérisson ! Cela fait maintenant quatre ans qu’ils vivent en harmonie. Boule le hérisson dort avec Nouba la chienne, partageant tous les jours la même gamelle. Et lorsque nous partons en vacances, pas question de laisser Boule à la maison : lorsque je prépare les valises, Nouba met le hérisson dans son panier. C’est beau l’amour !
Catherine Couzinet
Le rouge-gorge secouriste de Jean Leclercq
Un matin d’automne, en ouvrant mes volets, je fus interloqué par une scène extraordinaire : un petit rouge-gorge était en train de picorer un autre rouge-gorge tombé mort sur notre terrasse. Un rouge-gorge “ornithophage”, comment était-ce possible ? Une heure durant, il a essayé de ranimer son petit compagnon avec son bec puis l’a tiré au bord de la terrasse et l’a poussé au pied des escaliers pour enfin l’emporter au loin, je ne sais où. Quelle leçon d’abnégation, de solidarité et d’amour de la part d’un petit être si fragile !
Jean Leclercq
La rédaction des 4 saisons