Des shampoings solides faits maison.
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Les premiers shampoings modernes, à base de détergents synthétiques, sont apparus dans les années 1930. Leur mousse, longtemps synonyme d’efficacité, révèle aujourd’hui leur face cachée : principalement à base de lauryl éther sulfate de sodium. Les shampoings moussants sont accusés de dessécher et d’abîmer la fibre capillaire, d’irriter le cuir chevelu, et même d’accélérer la chute des cheveux ! En outre, pour masquer leur effet décapant, on leur adjoint des silicones, polluantes car non biodégradables.
Or, il ne faut pas croire que nos aïeux n’entretenaient pas leurs cheveux avant 1930 ! Le simple savon (de Marseille) était couramment employé et peut l’être encore de nos jours, sur les cheveux gras, qu’il embellit. Il ne convient pas en revanche aux cheveux secs. Il existe aussi de nombreuses alternatives mais ces soins naturels ne donneront pas les mêmes résultats immédiats que les shampoings moussants. Votre chevelure sera sans doute moins gonflante et moins soyeuse après séchage. Mais vos cheveux graisseront moins vite et seront de plus en plus beaux au fil des lavages (1 à 2 fois par semaine maximum). Dans certains cas, vous verrez même vos cheveux blancs s’estomper.
Gardez la pose
Les shampoings non moussants s’utilisent tous de la même manière. On répartit la préparation sur les cheveux mouillés, on malaxe la chevelure et on masse le cuir chevelu, avant de laisser poser 2 à 5 minutes puis de rincer soigneusement.
Les ingrédients incontournables
L’œuf
Le shampoing à l’œuf demeure un grand classique des recettes de “grands-mères”. Le blanc absorbe les saletés et gaine les cheveux, le jaune les gaine également et les nourrit. Il existe de nombreuses variantes (pour tous types de cheveux) : 1 jaune d’œuf + 1 cuillère à soupe de rhum, 1 œuf en omelette + 1 cuillère à café de miel, 1 jaune d’œuf + 1 cuillère à café d’huile d’olive ou de pépins de raisin + 10 cl de bière.
Les argiles
Les argiles (argile verte, terre de Fuller, rhassoul marocain, mulaani mitti indien) absorbent la saleté et l’excès de sébum. Elles conviennent tout particulièrement aux cheveux gras. On les emploie diluées dans l’eau jusqu’à obtenir une pâte onctueuse.
Le bois de Panama
Injustement oublié de nos jours, le bois de Panama contient des saponines, molécules végétales naturelles aux propriétés tensioactives (pouvoir émulsifiant et nettoyant). Il exerce aussi un effet protecteur capillaire et freine la production de sébum. Il convient aux cheveux gras, de châtain à brun (il peut teinter les cheveux blonds). On le prépare en décoction, en faisant bouillir 15 grammes de copeaux d’écorce dans ½ litre d’eau.
La saponaire et le lierre
Voici deux plantes lavantes bien de chez nous, elles aussi riches en saponines. La saponaire convient à tous les types de cheveux, tandis que le lierre est à réserver aux cheveux foncés. Il pourrait même, à la longue, couvrir les cheveux blancs. Tous deux s’emploient sous forme de décoction : pour ½ litre d’eau, comptez une petite poignée de racines fraîches ou une grosse poignée de feuilles et tiges fraîches de saponaire ou 100 grammes de feuilles de lierre fraîches, grossièrement hachées.
Les plantes indiennes
Les soins capillaires revêtent en Inde une importance toute particulière car les Indiennes considèrent leur luxuriante chevelure comme une véritable parure. Elles ont la chance de bénéficier de nombreux produits exceptionnels, la plupart utilisés dans l’Âyurveda (médecine naturelle millénaire). De nos jours, on peut trouver ces produits dans les magasins indiens et orientaux ou sur les sites de vente de produits âyurvédiques.
La farine de pois chiche
Un excellent soin qui nettoie la chevelure sans l’assécher. On l’emploie humectée à l’eau, en pâte onctueuse, comme les argiles.
Le shikakai et l’aritha (noix de savon indienne)
Ces poudres de plantes ressemblent au cacao et se diluent dans l’eau tiède. Véritables shampoings naturels, ils nettoient les cheveux, les empêchent de graisser et préviennent les pellicules. Ils tonifient la chevelure, renforcent les reflets bruns et tendent, à terme, à cacher les cheveux blancs. A éviter sur les cheveux très secs et les cheveux clairs.
Sylvie Hampikian