Exit le plastique | 4 saisons n°246

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L'édito des 4 saisons n°246 par Marie Arnould, rédactrice en chef.
Exit le plastique | 4 saisons n°246

Cela n’aura sûrement pas échappé à nos abonnés : ce magazine a été livré sans emballage dans les boîtes aux lettres. Ceci pour devancer la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire, qui demande que les publications de presse soient expédiées sans emballage plastique à compter du 1er janvier 2022. En juillet 2017, nous avions adopté un emballage compostable chez soi. Une solution pertinente pour nos lecteurs, qui disposent pour la plupart d’un compost, mais qui s’est avérée être un échec commercial selon Citeo, l’organisme chargé du recyclage des emballages ménagers et des papiers issus de l’industrie graphique : nous étions le seul éditeur de presse à l’avoir adoptée.
Cette option sans emballage, expérimentée par plusieurs éditeurs, nous paraît la plus écologique : elle ne consomme ni plastique, ni papier, ni aucun matériau. L’enveloppe papier, que nous avons abandonnée en 2012, consommait quatre fois plus de matière que l’emballage plastique et nous économiserons encore près de 750 kg de matériau annuellement si nous supprimons tout emballage. Ce changement dans l’envoi des 4 saisons est un test, et nous restons vigilants : votre précieux magazine arrivera-t-il en bon état ? N’hésitez pas à nous faire part de problèmes, en nous écrivant !

RETOUR AU PAPIER RECYCLÉ

Autre nouvelle sur le front de la fabrication : nous imprimons à nouveau sur papier recyclé, dont le bilan est meilleur que celui du papier pâte vierge (issu de bois) : 1 kg de papier recyclé nécessite 1,1 kg de papier et 20,5 litres d’eau, tandis qu’1 kg de papier pâte vierge requiert près de 3 kg de bois et 52,2 litres d’eau – avec des émissions carbone 16 % plus élevées pour la pâte vierge. En janvier 2019, la faillite du papetier Arjo Wiggins et la fermeture de ses usines dans la Sarthe nous avaient obligés à opter pour du papier certifié PEFC. Deux ans plus tard, on ne trouve toujours pas de papier recyclé français pour les magazines. Pire, on n’en trouve même plus pour les journaux depuis la fermeture, cet automne, de la dernière usine qui en fabriquait à Grand-Couronne (banlieue de Rouen) ; elle recyclait encore, en 2019, quelque 350 000 tonnes de papier ! Nous nous fournissons désormais auprès du groupe Leipa, une entreprise allemande implantée au nord de Berlin, qui a une branche intégrée de collecte de papier. Leur slogan ? « Berlin est notre forêt. » Dommage que Paris ne soit plus la forêt d’aucun industriel français…

 

Marie Arnould

Crédit photo : J.-J. Raynal