Est-ce que l’air que vous respirez est pollué ?

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Peu visibles, les pollutions atmosphériques peuvent avoir de graves conséquences, tant sur la santé des personnes que sur l’environnement. Bien qu’une surveillance des taux de concentration des polluants ait été mise en place, tout le monde peut agir au quotidien pour une meilleure qualité de l’air.
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Favoriser les mobilités douces et agir sur le trafic permettraient de réduire les émissions polluantes liées au secteur automobile.
al-grishin | Pixabay

« 40 000 décès seraient attribuables à une exposition des personnes âgées de 30 ans et plus aux particules fines », selon la dernière réévaluation de Santé publique France, soit « 7% de la mortalité totale de la population française ». Ces particules en suspension, appelées PM10 et PM2,5 selon leur taille, sont qualifiées, aux côtés des oxydes d’azote, du dioxyde de soufre, de l’ozone et autres composés organiques volatils, de polluants atmosphériques. Modifiant la composition de l’air, ces polluants peuvent avoir de lourdes conséquences à plus ou moins long terme sur la santé et l’environnement. Problèmes respiratoires, irritations des muqueuses et de la peau, maladies cardiovasculaires, cancers, mais aussi acidification et eutrophisation des milieux, ou, plus anecdotiquement, salissures et détérioration des façades de bâtiments peuvent être liés à une mauvaise qualité de l’air. La qualité de l’air est également tributaire de la météo : si le vent disperse les polluants, un temps calme aura tendance à les accumuler. La pluie pourra “nettoyer” l’air, mais entraîner avec elle ces polluants dans les eaux et les sols. 

Des contrôles de la qualité de l’air existent en France

La qualité de l’air en France fait l’objet d’une surveillance obligatoire depuis les années 1990 : les associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA) dans chaque région et différentes stations d’observation et de proximité mesurent les concentrations de polluants dans les zones rurales, centres urbains et périphéries. Une carte interactive fondée sur l’indice ATMO propose d’ailleurs à chacun et chacune de connaître le niveau de pollution de l’air dans sa région ou même sa commune. Si des limites d’exposition à certains polluants sont réglementées par le droit français et européen, « des études spécifiques sont menées par certaines AASQA ou autres acteurs pour évaluer la pollution de l’air due à d’autres composés […] sujets à des interrogations importantes », tels que les pesticides, selon le ministère de la Transition écologique. Un suivi annuel et national des pesticides dans l’air a même été lancé courant de l’été 2021 pour surveiller les molécules fongicides, herbicides et insecticides présentes dans l’air, dont le chlordécone, perturbateur endocrinien interférant avec le fonctionnement du système hormonal, qui, bien qu’interdit depuis 1990, serait très résilient dans l’environnement d’après la Fédération Atmo France – le réseau national des AASQA. Les résultats de ce suivi seront accessibles à l’été 2022 sur la plateforme PhytAtmo.

Que faire pour agir pour un meilleur air ?

Bien qu’ils puissent être d’origine naturelle – éruptions volcaniques, érosion naturelle, incendies de forêts, brumes de sable, etc. –, ces polluants sont également liés aux activités humaines, notamment le secteur industriel, les transports, le secteur résidentiel et le chauffage, ainsi que l’agriculture. Oxydes d’azote, particules fines, dioxyde de soufre sont généralement émis lors d’une combustion, par exemple des moteurs thermiques des véhicules. Il est ainsi possible d’agir dans son quotidien pour permettre à tous et à toutes de respirer un air de meilleure qualité. « Se déplacer autrement [en favorisant les mobilités douces ou les transports communs], se chauffer plus sobrement, bien choisir ses matériaux, valoriser ses déchets verts [pour] ne pas les brûler à l’air libre » sont quelques pistes avancées par le ministère de la Transition écologique. D’ailleurs, si le sujet vous intéresse, la septième édition de la journée nationale de la qualité de l’air se tiendra le 14 octobre prochain : elle vise à sensibiliser le grand public à l’importance d’une bonne qualité de l’air et valoriser les bonnes pratiques pour lutter contre cette pollution.

 

Madeleine Goujon

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