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1,8 million de hérissons sont écrasés chaque année en France selon la Société française pour l’étude et la protection des mammifères. Auxiliaire de culture au jardin appréciant vers, limaces et autres insectes, ce petit animal nocturne est fortement menacé, et ce, majoritairement à cause des activités anthropiques. Noyade dans des piscines, empoisonnement par des pesticides et herbicides, blessures par des animaux domestiques, ou encore perte et fragmentation de leur habitat en sont quelques exemples. Selon la LPO (Ligue pour la protection des oiseaux), 1/3 des hérissons a disparu des campagnes anglaises au cours de ces quinze dernières années. Un bilan assez alarmiste. Pourtant, l’état de santé de la population de hérisson d’Europe en France n’est pas précisément connu : « Aujourd’hui nous ne sommes pas en mesure de quantifier le déclin que connaît l’espèce en France », admet l’association de protection de l’environnement. Pour remédier à ce manque de données, la LPO et l’unité de service Mosaic (Muséum et Sorbonne Université) ont lancé l’été dernier une enquête nationale intitulée “Mission hérisson”. Programme de sciences participatives, l’enquête permettra à terme de « mettre en place un indicateur de suivi de l’état de santé de la population de hérisson d’Europe » en suivant « la présence ou l’absence » du petit mammifère en France.
Découvrir les animaux de son jardin
La participation à l’enquête est ouverte à toutes et à tous : il suffit de se procurer un tunnel de suivi, de choisir un lieu pour le poser pendant cinq nuits d’affilées puis d’enregistrer ses observations sur le site de l’enquête. Au centre du tunnel est placé un appât (croquettes pour chat), entouré de deux feuilles de papier, avec à l’entrée du tunnel de l’encre naturelle. L’objectif est ainsi d’analyser au petit matin les traces de pattes laissées par les animaux pendant la nuit et découvrir si un hérisson était de la partie. En effet, sortis de leur période d’hibernation, les hérissons sont depuis mars en quête de nourriture et prêts à se reproduire. Enquête au long cours nécessitant du temps pour déterminer l’évolution des populations, la collecte de données a permis de relever déjà près de 5 000 empreintes, confirmant la tendance des hérissons à privilégier les zones urbaines et péri-urbaines plutôt que les zones agricoles, forestières ou les prairies.
Si vous souhaitez contribuer à cette enquête scientifique nationale, vous trouverez le protocole détaillé et les informations nécessaires en suivant ce lien.
Madeleine Goujon