La réponse de la rédaction
Les courges s’hybrident facilement : c’est leur mode de reproduction qui veut cela. Chaque pied porte des fleurs mâles et femelles mais celles-ci ne s’ouvrent pas au même moment, ce qui permet de mélanger les pollens de différents pieds, et donc potentiellement de créer une plante nouvelle dont les parents appartiennent à deux variétés différentes ; elle présentera donc des caractéristiques de l’un et de l’autre.
Les trois principales espèces cultivées au potager sont :
- Cucurbita maxima, qui comprend les potirons, potimarrons… ;
- Cucurbita moschata, les courges musquées, la ‘Butternut’ ;
- Cucurbita pepo, qui comprend les citrouilles, les courgettes, les pâtissons… et aussi les coloquintes, une variété décorative pas forcément comestible cultivée pour ses fruits décoratifs.
Les espèces ne se mélangent pas facilement mais, au sein de chaque espèce, les hybridations sont possibles.
Les insectes peuvent polliniser des plantes dans un rayon de deux kilomètres : il est difficile, dans ces conditions, de savoir quels pieds de courges entrent en jeu. Ces pollinisations donnent des graines dont les futurs plants auront des fruits aux caractéristiques imprévisibles.
Il se peut donc que des courges issues du compost soient amères et immangeables, tout en ayant la forme d’une courge comestible ou qu’elles soient simplement insipides… ou encore parfaitement comestibles et de formes et couleurs variées !
Une hybridation avec des coloquintes peut donner des courges toxiques, provoquant nausées et douleurs intestinales. Si la courge n’est pas savoureuse, mieux vaut éviter de la manger.
Pour savoir ce que vous mangez, hybridez vous-même vos courges et récupérez les graines. C’est ce que propose Christian Boué dans son livre Produire ses graines bio, paru aux éditions Terre vivante (2021, 304 p., 25 €). Vous aurez aussi des surprises l’année suivante, mais ces courges seront comestibles !