Le rouge-gorge
Parmi la faune sauvage du jardin, on compte le rouge-gorge qui vous rend visite au jardin. Il peut être sédentaire ou migrateur. Si vous le voyez toute l’année, pas de doute ! Si vous ne le voyez qu’en hiver, c’est peut-être un visiteur du nord, descendu plus au sud pour trouver un peu de chaleur. Quoi qu’il en soit, pour espérer le voir nicher dans votre jardin, il est impératif de lui donner de bonnes conditions de vie. Comme il construit souvent son nid au sol, laissez des feuilles mortes, des herbes ou un tas de branchages, en bordure d’un talus, d’une souche, du mur de la cabane de jardin ou là où la terre est couverte d’une végétation dense ou de débris végétaux. Il s’installe aussi volontiers dans un pot de fleur, une boîte posée à terre et camouflée de mille “bazars”… L’important est qu’il soit à l’abri d’un prédateur.
Vous pouvez aussi installer un nichoir semi-ouvert, acheté en jardinerie ou auprès de la LPO (Ligue de protection des oiseaux).
La mésange bleue
Rarement présente dans les rues qui portent son nom, la mésange est une fidèle du jardin bio. Dotée d’un appétit insatiable, surtout au moment des nichées, elle n’a pas son pareil pour déloger les pucerons, les chenilles ou les larves hivernantes du ver de la pomme (carpocapses) jusqu’au bout des rameaux des rosiers ou des arbres fruitiers. À ce jeu-là, la mésange bleue se montre souvent plus douée que sa cousine charbonnière. Comme elle, c’est un oiseau cavernicole, nichant dans un trou formé dans un tronc d’arbre ou un rocher.
Opportuniste, elle s’est habituée aux cavités des murs des vieux bâtiments, préservés lors du ravalement, et aux nichoirs artificiels. Pour les attirer et profiter de leur activité incessante et bénéfique, accrochez un nichoir à quelques mètres de hauteur, à l’opposé des pluies dominantes. Et laissez de la mousse sur votre pelouse pour la construction de son nid douillet.
Les fauvettes, verdiers et autres oiseaux du jardin
Les fauvettes (dessin ci-dessous), verdiers et autres oiseaux sont de grands dévoreurs d’insectes, et donc d’excellents amis du jardinier.
Ils ont besoin d’une haie variée et fournie à tous les étages pour s’installer chez vous. Ils y trouveront : un abri contre le froid et le vent en hiver, dans les arbustes persistants ; un refuge pour échapper aux prédateurs ; des sites de nidification à tous les étages (en bas pour l’accenteur mouchet, au milieu pour le rouge-gorge, tout en haut pour la mésange à longue queue), et bien sûr, un garde-manger bien fourni à l’automne grâce aux baies. Leurs arbustes préférés ? Aubépine, cognassier du Japon, houx, noisetier, viorne, berbéris, chèvrefeuille, sureau, troène, cornouiller, sans oublier les rosiers botaniques.
Le hérisson
Le sieur hérisson est un vorace : chenilles, limaces et escargots, hannetons et bousiers, mille-pattes et carabes, lombrics ou divers déchets… Certes, il ne mange donc pas que des ravageurs, puisque hannetons, bousiers, carabes et lombrics sont fort utiles au jardin. C’est un opportuniste, qui s’intéressera aussi bien à votre tas de compost qu’à vos fraises… Mais bon, sa mignonne petite tête lui assure néanmoins notre sympathie !
Dès la fin de l’été, il se met en quête d’un refuge pour passer l’hiver, à l’abri de la pluie, du gel et du vent. Vous pouvez l’aider en installant des tas de bois, que vous pouvez disposer artistiquement sous forme de tour. Laissez un peu d’espace sous les rondins du bas, il y fera peut-être son nid ! Au fur et à mesure des années, vous rajouterez des rondins sur le dessus pour compenser le bois pourri en dessous. Mais sachez que rien n’est plus imprévisible qu’un hérisson, et qu’il n’est pas facile de le garder pour vous tout seul.
La musaraigne
Ce petit mammifère, souvent confondu avec un campagnol ou un mulot, est rangé dans la triste catégorie des rongeurs ravageurs des cultures. Eh bien, non, la musaraigne est un insectivore. Ses dents ne poussent pas en permanence comme celles d’un rongeur et son nez est effilé et très sensible, ce qui la rapproche de la taupe, autre prédateur auxiliaire.
Au menu – quasiment 24 heures sur 24 car elle doit manger chaque jour l’équivalent de son poids -, des larves d’insectes, chenilles, pucerons, vers, araignées, escargots… Pour l’accueillir et la protéger, préservez dans certaines parties du jardin des herbes hautes, des vivaces denses, des feuilles mortes. Tondez haut pour qu’elle puisse se faufiler dans la pelouse en échappant à ses nombreux ennemis, comme la chouette et surtout le chat. Pour ce dernier, il s’agit surtout de jouer car, dégoûté par les sécrétions glandulaires à odeur musquée de la musaraigne, il ne la consomme pas.
Le crapaud commun
Quand monsieur et madame crapaud vont à la mare, ce n’est pas pour y boire, mais pour s’y rencontrer et faire des bébés. La distance ne leur fait pas peur, ils peuvent parcourir jusqu’à cinq kilomètres. Fidèles à leur lieu de naissance, ils retournent toujours au même endroit, quitte à traverser des routes et bien d’autres obstacles. Courageux, ils pondent dès le mois de février, pataugent un peu puis quittent la mare pour retourner dans leur jardin préféré.
Pour qu’ils aient envie d’y séjourner, il leur faut des abris sous des feuilles mortes, une souche, un tas de bois, de branchages ou de pierres, afin de passer l’été à l’abri de la chaleur et du dessèchement et de résister au froid de l’hiver. Un simple regard d’eau pluviale ou de compteur d’eau peut suffire. Discrets, ils sortent la nuit gober une mouche, croquer une chenille ou grignoter une limace. À peu près tout ce qui peut leur tomber sous la langue, ravageurs du jardin mais aussi parfois lombrics.
Comment accueillir la faune sauvage du jardin ?
- Laissez des abris naturels : comme des tas de bois, des herbes hautes ou des haies.
- N’utilisez pas de produits chimiques qui altèrent les sols et tuent les insectes, qui sont une ressource alimentaire pour de nombreux animaux.
- Installez des abris comme des nichoirs pour les oiseaux ou des hôtels à insectes.
- Aménagez une mare, cela créera un point d’eau pour que les animaux boivent en été.
- Plantez des essences locales et mellifères.
Denis Pépin, Brigitte Lapouge-Déjean et Marie Arnould