Symptômes
Avec la pourriture grise et la sclérotiniose, Bremia lactucae, le mildiou de la laitue, s’attaque aux salades, sous abri mais aussi en plein air lorsque les conditions climatiques sont favorables au développement du champignon.
Feuille de laitue présentant des taches blanches.
© Vincent Jeannerot
Les signes caractéristiques de la maladie sont, sur la face inférieure des feuilles, des taches d’un feutrage blanc farineux (à l’origine du nom de “meunier” parfois donné à la maladie). Ces filaments blancs ramifiés libèrent des conidies, cellules propagées par le vent et la pluie, qui assurent la dissémination du champignon. Sur la face supérieure des feuilles apparaissent des taches vert clair puis jaunâtres qui brunissent en se nécrosant au centre. Chez les variétés sensibles, les attaques peuvent couvrir progressivement toute la surface des feuilles extérieures de la pomme et causer de gros dégâts. La quantité de feuilles consommable est alors réellement amoindrie et cette maladie peut engendrer la mort des jeunes plantules.
Hygrométries élevées, températures fraîches (optimum de 5 à 10 °C la nuit et de 13 à 20 °C le jour), arrosage par aspersion, excès de fertilisation azotée et plantations trop denses : autant de conditions qui favorisent le développement de la maladie.
Conditions favorables au mildiou de la laitue
Elles sont surtout à craindre au printemps et en automne dans le Midi de la France et lors d’étés pluvieux dans les autres régions. Elles sont encore plus favorables sous abris froids ou peu chauffés (tunnels, serres). Les laitues ayant subi un stress (gel, manque ou excès d’eau, trop faible luminosité) y sont plus sensibles. En hiver, le champignon se conserve dans les déchets de culture enfouis dans le sol. Bremia lactucae attaque un grand nombre d’Astéracées, notamment l’artichaut, mais pas les chicorées.
© Vincent Jeannerot
Depuis des années, les sélectionneurs s’évertuent à créer de nouvelles variétés résistantes à Bremia lactucæ. Mais le champignon a de grandes capacités de recombinaison génétique et il finit toujours par contourner ces résistances en développant de nouvelles races. Depuis les années 50, les sélectionneurs recherchent des gènes de résistance dans les anciennes variétés ou de laitues sauvages. Certaines semences bio pour amateurs les possèdent : ces variétés résistantes peuvent être intéressantes mais la prévention reste la meilleure stratégie.
Moyens de lutte préventifs anti-mildiou
En prévention :
- mettez au compost tous les déchets de récolte et ne cultivez pas de laitue au même endroit avant trois ans s’il y a eu attaque ;
- au moment du repiquage, éliminez les plants suspects issus de vos semis et prévoyez un écartement suffisant pour une bonne aération ;
- toujours pour éviter l’humidité, prévoyez des buttes de cultures orientées vers les vents dominants ;
- retirez les parties atteintes et les adventices de la familles des astéracées à proximité puis, brûlez-les ;
- plantez dans un sol léger, sans excès de fertilisation azotée ;
- en sol lourd et peu drainant, faites des planches surélevées ;
- évitez l’arrosage par aspersion ou arrosez en fin de matinée pour obtenir un séchage rapide des feuilles ;
- sous abri, aérez dès le matin pour évacuer l’humidité.
Traitements naturels
En ce qui concerne la lutte proprement dite, le Grab (Groupe de recherche en agriculture biologique) a effectué, en 2009, des essais sur une variété résistante de type feuille de chêne en culture sous tunnel. Plusieurs préparations ont été testées : un produit à base de silice, un stimulateur de défenses naturelles à base d’extraits de pectines et de chitine, un extrait d’agrumes, une infusion d’armoise et du Cuivrol (qui n’est pas homologué comme anti-mildiou mais comme engrais foliaire). La pression du mildiou a été très forte avec une contamination dès la plantation. Seul le Cuivrol a apporté une légère protection, mais au prix d’un apport de cuivre métal qui se stocke dans le sol. L’anti-mildiou efficace et sans cuivre reste encore à trouver.
Autres maladies et parasites de la laitue
Les laitues sont sujettes à diverses maladies et attaques de nuisibles. Voici les principales et leurs conséquences sur vos salades. Apprenez à bien les différencier pour lutter contre.
- Botrytis des laitues : provoque le jaunissement et le dessèchement des plants.
- Sclérotinia de la laitue : engendre le pourrissement du collet.
- Noctuelle défoliatrice des laitues : la chenille dévore les feuilles.
- Pucerons des racines de laitues : amas poudreux blancs sur les racines, jaunissement et flétrissement des feuilles.
- Limaces et escargots : feuilles dévorées par ces nuisibles.
Antoine Bosse-Platière