L’eau est une ressource précieuse, il existe de nombreuses façons de faire de petites économies.
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Vive la dépression
Premier geste éco-citoyen : s’assurer de l’absence de fuite. Vérifiez le compteur d’eau en début et en fin de nuit, sans soutirage. Un robinet qui goutte, c’est 1 litre par heure, soit 8 m3 par an ! Si le niveau est le même le matin que le soir précédent, vous n’avez pas de fuite. Attention à bien vérifier que personne n’est allé aux toilettes pendant la nuit !
Puis contrôlez la pression d’alimentation : le cas échéant, posez – ou faites poser par un plombier – un manomètre. Le débit doublant quand la pression passe de 2 à 8 bars, à plus de 3 bars, le gaspillage est patent. Dans ce cas, installez un limiteur de pression après le compteur : généralement réglé à 3 bars, vous pouvez le réduire à 2 bars. Mesurez le débit de chaque robinet et douchette : chronométrez le temps de remplissage d’un récipient gradué, et une règle de trois vous donnera la consommation d’eau par minute. Si vous trouvez plus de 10 litres, les dispositifs qui suivent apporteront une économie, également mesurable.
Vous prendrez bien une petite mousse ?
Les robinets sanitaires sont d’origine équipés de mousseurs, vissés sur leur tête. De simples grilles qui fractionnent le jet d’eau et le mélangent à l’air, mais ne réduisent le débit que de 10 à 20 %.
Les mousseurs-économiseurs d’eau permettent jusqu’à 60 % d’économie d’eau.
A. Bosse-Platière |
Remplacez-les par des mousseurs-économiseurs d’eau, plus performants : une chambre de compression réduit le flux en fonction de la pression, avec une aspiration d’air supérieure aux modèles classiques. Grâce à ce mélange air-eau, la baisse de pression est à peine perceptible. L’économie atteint 40 à 60 %. Pour économiser davantage, vous pouvez aussi visser, entre la sortie du robinet et le mousseur d’origine, un réducteur de débit. Le confort n’est pas le même, mais on peut descendre à 3 litres/minute, et jusqu’à 1,7 litre/minute (intéressant pour les caravanes).
Douchettes économes
La douche consomme 15 à 20 litres/minute. La pomme classique est rarement adaptée à la réduction de débit. Certes, on peut intercaler, avant le flexible, un régulateur de débit (à pré-régler, avec une clé spéciale) ou un réducteur (25 à 40 %) de débit, mais cela réduit l’efficacité du jet. Adoptez plutôt les douchettes à économie d’eau : soit à cônes de turbulence, qui transforment le jet d’eau en microgouttelettes, soit à éjecteur intérieur, qui mélange de l’air à l’eau et augmente la pression. Ces équipements économisent 50 à 70 % d’eau. Attention aux chaudières un peu anciennes à production directe (sans ballon d’eau chaude) : une trop forte réduction de débit (moins de 5 à 6 litres/minute) peut empêcher leur démarrage. Les modèles les plus récents, équipés d’un contrôleur de débit, n’ont plus cet inconvénient.
Des économies à la clé
Tous ces dispositifs, d’un prix très modique (autour de 10 à 30 €), économisent conjointement l’eau et l’énergie. Le prix moyen de l’eau utilisée, avec un mélange à 50 % d’eau froide, se situe entre 5 et 6 € le m3. Dans ces conditions, un réducteur de débit est amorti dès le second m3 économisé et, en moyenne, les investissements sont amortis en moins de 6 mois.
Stop douche
Le stop douche permet d’interrompre la douche pendant le savonnage sans changer les réglages de température. Certaines douchettes sont équipées d’une gâchette qui a le même effet. Économie : entre 10 et 40 %, selon l’usage. Attention, le flexible reste sous pression et peut ne pas résister. À remplacer par un modèle 10 bars, équipé d’un écrou anti-torsion. Et si l’on oublie de fermer le robinet à la fin, on risque un écoulement résiduel très important. La meilleure solution reste d’installer un mitigeur, de préférence thermostatique.
Et si vous récupériez l’eau de pluie ?
Elle a l’avantage d’être entièrement gratuite, chose assez rare pour être soulignée ! De plus, pourquoi gâcher de l’eau potable pour alimenter les toilettes par exemple, lorsqu’on peut récupérer l’eau pluviale ? Vous allégerez vos factures, gagnerez en autonomie et ferez un geste pour l’environnement, car l’eau douce est précieuse, elle représente 2,8 % des eaux de la planète. Autre avantage, cette eau est parfaitement adaptée à l’arrosage du jardin.
Jean-Paul Blugeon