La réponse des 4 saisons
Il existe plusieurs manières « naturelles » de dévitaliser une souche. En voici quelques unes :
- Il faut d’abord percer des trous de 10 à 20 centimètres de profondeur, avec la plus grosse mèche dont vous disposez, sur tout le pourtour de la souche (attention tout de même à ne pas percer trop profond, pour que le produit reste bien dans la souche et n’aille pas dans la terre).
Ces orifices sont ensuite remplis avec du salpêtre (ou nitrate de potasse).
Couvrir la souche d’un film plastique ou reboucher avec de la pâte à bois, de la cire, du cicatrisant, etc., pour éviter dilution et lessivage par la pluie. Le produit va se diffuser en profondeur dans les tissus du bois. - Si la souche est de taille importante, ajoutez du salpêtre dans les trous trois mois après. Au bout de cinq à six mois, tout sera bien imprégné. Rassemblez alors sur la souche quelques brindilles, un peu de bois mort, et mettez le feu (si c’est possible sur votre commune). Après plusieurs jours de combustion souterraine, les principales racines seront réduites en cendres. Attention toutefois aux risques de propagation du feu avec les sécheresses qui se succèdent ces dernières années ! Renseignez-vous auprès de votre mairie ou du SDIS (service départemental d’incendie et de secours).
- Plus facile encore : la dévitalisation de la souche. Deux produits chimiques simples, de faible toxicité, en vente en jardinerie, sont utilisables : le chlorate de soude (à raison d’1 g par centimètre de diamètre de souche) ou le sulfamate d’ammonium (3 g par centimètre). On préférera le chlorate de soude, nettement moins cher, qui agit à plus faible dose, et se dégrade en chlorure de sodium (sel). Procédez comme pour le salpêtre, en automne ou en hiver (en période de sève descendante) et ajoutez du produit à une ou deux reprises, sans oublier de bien couvrir la souche.
- Le sel de gemme est également utilisé à la place du salpêtre, de la même façon. Les blocs de sel donnés aux bovins, ovins, caprins peuvent donc être utilisés.
- Si malgré la mise en place de ces techniques, la souche du prunus ou du figuier émettaient des rejets, vous pouvez utiliser la technique d’Alain Pontoppidan : « Pour épuiser les souches, couper à 30 cm du sol, et les coiffer d’un pot opaque ou d’un seau. Deux mois plus tard, couper 10 cm plus bas et recommencez, toujours en couvrant avec un seau renversé. Renouveler l’opération ainsi de suite, jusqu’à épuisement total de la souche. »
Selon les espèces, et malgré ces traitements, les rejets peuvent s’exprimer pendant plusieurs années. Soyez patient, et coupez-les à la base.