Concilier efficacité et écologie
Heureusement, les performances acoustiques des matériaux utilisés en construction écologique commencent à être mieux connues. D’ailleurs, elles furent même collectées et mesurées par un ingénieur du son passionné, Jean-Louis Beaumier, dans le livre L’isolation phonique écologique (aux éditions Terre vivante). Dans cet ouvrage, accédez à de nombreux exemples d’études de cas et de solutions de mise en oeuvre. Assurément, certains matériaux permettent de remarquables améliorations acoustiques. La condition : que la mise en œuvre reste très scrupuleuse.
Faire face au bruit : extérieur comme intérieur
Par du double vitrage
Prenons deux exemples simples. Tout d’abord, celui de fenêtres anciennes donnant sur une rue bruyante. La solution va consister à les remplacer par des fenêtres bois à double vitrage, spécifiquement conçues pour l’affaiblissement acoustique. Parallèlement, ce procédé ne les empêchera pas d’être également performantes sur le plan thermique. En vérité, le bois est plus écologique que le PVC ou l’aluminium, tout comme plus efficace sur le plan acoustique. Au final, les deux verres sont d’épaisseur variable pour éviter les résonances et bloquer les différentes fréquences. Aussi, une plus grande épaisseur de la lame d’air améliore encore l’efficacité.
Par des bandes résilientes
Second exemple : une cloison entre deux chambres. Les bruits aériens (voix, musique, outils de bricolage…) seront beaucoup mieux absorbés par une paroi associant des matériaux rigides à forte inertie (plâtre, brique…) et des matériaux souples absorbants, comme certains isolants. Parmi ceux utilisés en écoconstruction, les panneaux de fibre de bois sont particulièrement efficaces, mais on peut également tirer parti du chanvre ou de la ouate de cellulose. Les meilleurs résultats sont obtenus avec un tel isolant, entre deux parois rigides (plaques de plâtre ou de gypse/cellulose).
Il ne faut pas oublier la transmission des bruits d’impact (pas, coups de marteau, vibrations du lave-linge, de la ventilation…) qui risquent d’être transmis par l’ossature de votre paroi (en bois, de préférence). D’où l’intérêt de recourir sur tout le pourtour de cette ossature (au contact du sol, du plafond et des murs) à des “bandes résilientes” de 1 à 3 mm d’épaisseur, en liège ou en fibre de coco, capables d’absorber ces vibrations et d’éviter les “ponts acoustiques”. Si nécessaire, l’efficacité de la cloison sera encore meilleure en plaçant des bandes résilientes entre les plaques et l’ossature. Aussi, en doublant les plaques de plâtre de chaque côté (pensez à décaler les joints). Ainsi, chacun pourra vivre sa vie de part et d’autre de la cloison, sans déranger les autres.
Antoine Bosse-Platière