La réponse des 4 saisons
Permettez-moi d’abord cette question : pourquoi cette injonction à tailler ? Occupent-ils trop d’espace ? Ou bien par habitude ? Dans le premier cas, j’y souscris ; dans le second, je serais plus critique et remettrais en question ces pratiques qu’on retrouve pour la taille des arbres et des tomates : mais pourquoi au juste ? Parce qu’“on” dit qu’il faut tailler depuis des générations ? On connaît de mieux en mieux les processus physiologiques des plantes. Tailler n’est pas normal pour elles, c’est une attaque, souvent grave car effectuée au mauvais moment – c’est rarement le “bon” moment ; l’hiver et la sécheresse sont les pires car la sève ne circule pas, or c’est elle qui transporte les molécules de défense et de reconstruction – ou au mauvais endroit : une branche taillée trop près ou trop loin du tronc et la plaie est incapable de se refermer.
Puisque vous les taillez, vous avez raison de vous poser la question de leur compostage : les substances qu’elles contiennent sont (au choix) insecticides, fongicides, bactéricides, vermicides. Alors, oui, à très petite dose dans le compost… de préférence après usage en cuisine ou en tisane, donc débarrassées d’une bonne proportion de ces molécules. Je vous recommande de les tailler vers le mois de juin, uniquement le bois de l’année précédente (le gros bois des sauges et romarins ne refera pas de rameaux), elles seront ainsi bien riches en principes actifs, de les faire sécher dans un lieu aéré, chaud (max. 40 °C !) et sec, pas en plein soleil, et d’en stocker les feuilles ou rameaux feuillés dans des bocaux ou, à défaut, des sacs en papier épais (gare à l’humidité et aux mites !).
Si vous en avez trop, paillez au pied de vos légumes et de vos arbres et arbustes : la sauge, par exemple, est une excellente alliée des champignons du sol ; elle permet d’équilibrer les diverses espèces fongiques et, par exemple, de prévenir le mildiou sur tomates. Je vous recommande les ouvrages d’Éric Petiot, principalement Les soins naturels aux arbres et Purin d’ortie et cie (Terran), qui expliquent les interactions entre les plantes aromatiques, les espèces “gênantes” et celles qu’on cherche à soigner et/ou à fortifier, ainsi que les préparations naturelles adaptées.