La réponse de la rédaction
Pierre Lieutaghi, ethnobotaniste, nous met effectivement en garde dans Le livre des arbres arbustes et arbrisseaux, aux éditions Actes Sud.
L’amande amère, qui ne se distingue de la douce que par son goût plus ou moins amer, est en effet très toxique. Elle contient de la prunasine dans une concentration importante : 0,25 % du poids de la graine. Cet élément devient un poison violent pendant la digestion ou au contact de l’eau, en se transformant en acide cyanhydrique ou acide prussique.
Les amandes, l’écorce et les feuilles du merisier à grappe, du prunier crèque, du cerisier de Virginie et du laurier-cerise en contiennent aussi.
Ce poison est si fort qu’il peut tuer des petits rongeurs ou des oiseaux. Pour l’homme, la consommation d’une vingtaine d’amandes amères peut être fatale, et des maux de têtes, nausées, malaises surviennent avec une dizaine seulement.
Il est donc bon d’expliquer aux enfants de ne pas manger les amandes sauvages car l’amertume ne suffit pas toujours à décourager la gourmandise.
Les pharmaciens et autres prescripteurs de médecine naturelle indiquent de ne pas utiliser l’amande amère en ingestion mais uniquement en usage externe afin de limiter les risques. Quant au parfum d’amande amère utilisé dans nombre de desserts, il est le plus souvent de synthèse donc dépourvu d’acide cyanhydrique.