2022, nouveau défi climatique ? | 4 saisons n°252

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L'édito des 4 saisons n°252 par Marie Arnould, rédactrice en chef.
2022, nouveau défi climatique ? | 4 saisons n°252

Certains se sont carrément posé la question de raccrocher la grelinette… L’année 2021 a été particulièrement mouvementée en matière de météo, entre sécheresse et chaleur en début de printemps, gels tardifs destructeurs en avril et pluie et fraîcheur en été qui ont entraîné des attaques de mildiou dévastatrices… Et ce, dans une grande partie du pays même si, comme toujours, certaines régions ont été plus affectées que d’autres. Avec à la clé, des récoltes de fruits minimales, des plants de tomates bons à être arrachés et des jardiniers dépités, voire complètement déboussolés.

ANNUS HORRIBILIS

Les professionnels ont vécu, eux, une véritable annus horribilis. Chez les arboriculteurs, ce sont les cerises, les abricots et les poires qui ont le plus souffert des gelées, avec des récoltes divisées par deux par rapport à la moyenne de 2016 à 2020. Les pommes et les pêches ont été moins affectées, avec une baisse de seulement 18 % pour les pommes et de 19 % pour les pêches et les nectarines, par rapport à la moyenne quinquennale. Dans les vignes, l’été a été marqué par des attaques de mildiou sans précédent ; la baisse de la production a finalement été moins marquée que prévu, à -18 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Mais ce bilan national ne traduit pas la grosse hétérogénéité selon les régions, avec des appellations qui ont connu leur pire millésime de mémoire d’homme, comme le muscadet par exemple. Si les céréales semblent, au final, s’en être bien sorties malgré l’été pourri, grâce à un automne plus clément, des récoltes telles que les lentilles ont été catastrophiques, avec une production estimée à environ 15 % du volume habituel.

Jardiniers et professionnels ne sont pas les seuls à trouver l’année maigrichonne en matière de récoltes. Les animaux semblent eux aussi avoir du mal à trouver de quoi manger. Dans certains jardins, les merles se sont rabattus sur les fraises et les framboises, et dans d’autres, les écureuils se rapprochent dangereusement de la maison, faute de trouver les noix et les noisettes qui font leur ordinaire d’habitude. Au Centre Terre vivante, les souris sont tellement affamées qu’elles se sont attaquées à des tubes de crème de soin laissés sur un bureau… Même si on sait qu’avec le réchauffement climatique, les accidents météo vont être de plus en plus fréquents, espérons que l’année 2022 sera tout de même moins chaotique !

 

Marie Arnould

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