Comment faire une prairie fleurie ?

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Soyons réalistes, l’évolution climatique renvoie le gazon à la catégorie culture de luxe ! Dans les régions du Sud, même arrosé, il vire au paillasson dès juin. Inutile de s’entêter, il faut le changer en jachère fleurie… Découvrez comment faire une prairie fleurie.
Prairie en fleurs

Une prairie fleurie permet d’attirer abeilles et auxiliaires au jardin. 
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Facile et local

Une prairie durable va s’appuyer sur la flore locale et sur des plantes sauvages adaptées au climat et au terrain. On les implante et on les aide à se ressemer, pour qu’elles acquièrent une autonomie qui libère de tout entretien et de tout arrosage. Tous les travaux s’effectuent à l’automne, afin que les plantes se développent avant les premières chaleurs.

Une prairie fleurie sur un sol vierge

En choisissant judicieusement les graines, on va semer une prairie et améliorer le sol en même temps.

Dans un premier temps, il faut observer ce qui pousse dans les prés voisins pour avoir une première orientation. Puis on complète avec des espèces botaniques de même milieu.

  • En sol humide : achillée, eupatoire, reine-des-prés, succise, lychnis, digitale, coucou, verge d’or, asters, géranium, sauge des prés, benoîte, sanguisorbe, marguerite, ancolie, pâquerette, onagre…
  • En sol sec : aigremoine, centaurée, millepertuis, achillée, silène, pimprenelle, matricaire, seneçon, jacobée, coquelicot, bouillon blanc, carotte, origan, alysson blanc, vipérine, fenouil…

À cette base de graines, il faut ajouter des graminées : houlque laineuse, fétuques, folle avoine. Le petit plus qui va améliorer la texture du terrain et nourrir leurs compagnes : les légumineuses ! Sainfoin, lotier, mélilot pour sol plutôt sec et trèfle incarnat, lupins, minette et vesces en sol frais ou argileux.

Pour composer le mélange, comptez 70 % de fleurs, 20 % de légumineuses et 10 % de graminées.

Comment semer ?

Semez à l’automne, sur sol meuble. Par rapport au semis printanier, le semis d’automne a l’avantage de permettre aux graines de mieux s’implanter. En effet, après le froid, la germination des graines au printemps suivant est favorisée. Il faut ameublir le sol avec une grelinette et ensuite casser les mottes à la griffe. Vous pouvez finir le travail de préparation du terrain en ratissant toute la parcelle à semer. Le plus gros est fait ! Il vous reste à semer à la volée, en répartissant bien les graines sur la superficie indiquée sur le paquet. Un deuxième passage de griffe puis de rouleau à gazon collera les graines au sol. Un arrosage en pluie fine évitera que les graines ne s’envolent. Les plantes germeront petit à petit au cours de l’hiver, jusqu’au printemps.

Ancien gazon ? Inutile de le retourner

Dans un ancien gazon, on va profiter des endroits pelés, des emplacements de taupinières, pour y implanter des fleurs sauvages, qui coloniseront petit à petit toute la surface libre. Quant au gazon, ni tondu, ni fertilisé, il redeviendra herbe !

Utilisez les mêmes mélanges que pour le semis direct mais sans les graminées, en commençant par gratter le sol à la griffe pour le décompacter. Ensuite, semez clair et enterrez la graine au râteau.

Le mélange peut être complété par des plantations de bulbes : perce-neige, scilles ou jonquilles en terres fraîches ; alliums, tulipes botaniques ou glaïeuls de Byzance pour les sols secs.

Si vous souhaitez un résultat rapide, vous pouvez toujours installer une bâche opaque sur toute la surface de la future prairie. Procédez au début de l’hiver, après une tonte à ras. Au printemps, retirez la bâche, l’herbe a été étouffée et est facile à retirer.

 

 

Entretien : service minimum !

Ce qui est formidable avec les prairies fleuries, c’est qu’on en profite tout le printemps ! Le fauchage s’effectue tard, au cours de l’été, car il faut que les plantes aient eu le temps de grainer pour se ressemer.

Dans les sols riches qui produisent beaucoup, il vaut mieux ramasser cette herbe, qui servira de paillis pour les haies.

Dans le cas de prairies sèches où il y a peu d’herbe, le fauchage annuel n’est pas obligatoire. Il suffit d’un, tous les deux ans, pour éviter le développement d’arbustes ou arbres qui refermeraient le milieu.

Dans tous les cas, on peut tracer des chemins à la tondeuse pour aller profiter de petits coins secrets cachés dans la prairie.

Comment faucher une prairie fleurie ?

Tout dépend de la surface de prairie ! Si elle est petite, contentez-vous d’une faucille ou d’un faux. Si votre prairie est vaste, mieux vaut vous équiper d’une débroussailleuse à dos. Ensuite, laissez sécher les résidus de fauchage avant de les ramasser. Vous allez alors pouvoir garnir votre compost d’un apport conséquent ! Pour préserver la biodiversité présente dans votre jachère, vous pouvez laisser une partie de la prairie intacte sans la faucher. D’environ un quart de la surface, vous la faucherez l’année suivante, et vous laisserez alors une autre partie, afin que les insectes y trouvent refuge.

 

Brigitte Lapouge-Déjean